Vite dit

 Chahuts et échauffourées pourrait-on dire ce vendredi 9 octobre 2105 à la mairie de la ville de Mahajanga. Les forces de l’ordre ont dû intervenir dans le hall de l’hôtel de ville pour évacuer la foule. En effet, il était prévu que la passation entre le PDS sortant et le jeune maire élu, Andriatomanga Moktar Saïd, s’effectue dans la matinée de ce vendredi 9 octobre et les partisans du nouveau magistrat de la ville étaient venus pour assister à la cérémonie. Or, pour des raisons non expliquées, cette cérémonie n’a pas eu lieu mais elle est reportée sine die. N’ayant obtenu aucune explication ni précision de la date de report, la foule s’est mise à crier au scandale et exhortait le maire élu à s’installer coûte que coûte. Andriatomanga Moktar Saïd, élu sous la bannière du MAPAR, prenant son mal en patience, a essayé de calmer cette foule lasse d’attendre depuis le 31 juillet que leur élu exerce son mandat. Le ministre de la Décentralisation a pourtant déclaré que les passations et prises de services devaient se faire dans toutes les communes durant cette semaine qui s’achève.

 Selon les syndicalistes, le pouvoir et la Présidence de la République font la sourde oreille en ne donnant aucune suite aux appels de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) d’Afrique qui réclame depuis plusieurs semaines, la libération immédiate et sans conditions du leader syndicaliste de l’Intersyndical de la Jirama écroué depuis le milieu du mois précédent (septembre) à la prison d’Antanimora. Oliva Andrianalimanana, car il s’agit de lui, a été arrêté et mis en sous mandat de dépôt en attendant son procès prévu le 11 novembre prochain. Il est accusé de faux et usage de faux avec un autre employé de la Jirama.
À noter qu’un autre leader syndical, le jeune Dr. Tsinjo Rakotomaharo, vient d’être sanctionné en conseil de discipline devant et par le ministère de la Fonction publique. Le Dr. Tsinjo Rakotomaharo a été, au nom d’un syndicat des employés de la CUA, aux côtés des leaders syndicaux de l’AFO sendikaly pour soutenir et appuyer les grévistes de chez Air Madagascar en son temps. Apparemment, Dr. Tsinjo, président de syndicat, aurait fauté pour abandon de poste répété alors que le leader syndical soutient qu’il était en congé.

 Les syndicats des employés des Douanes de Madagascar interpellent la direction générale des Douanes comme quoi, il n’est pas indiqué d’avoir recours à une société privée pour encore alourdir les procédures au port de Toamasina. Cette interpellation intervient à la suite d’un appel à manifestation d’intérêt lancé par la Direction générale des Douanes en vue d’étoffer les structures déjà existantes (GasyNet, Douanes, Société d’exploitation du port…). Les syndicalistes estiment qu’au lieu d’engager une autres société privée –qui signifie recherche de bénéfices et donc sur le dos des usagers du port et au détriment de supposés compléments de ressources des employés des structures existantes—, il est plus judicieux voire recommandé d’utiliser ces structures déjà fonctionnelles et de motiver les employés de ces structures. D’après le Directeur général des Douanes, les recettes douanières du mois de septembre dernier ont connu une nette augmentation (de 19 milliards d’ariary semble-t-il) ; et en dépit des difficultés prévisibles des mois de novembre et décembre, les prévisions de recettes de l’année 2015 seront atteintes car les efforts déployés sont poursuivis et concluants.

 Le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, emboîte le pas à Marc Ravalomanana quand il était encore au pouvoir. Le 16 octobre prochain, le chef de l’Etat invite les quelque 1690 maires qui viennent d’être élus en son palais à Iavoloha. Une grande messe sous forme de séminaire les réunira autour du chef de l’État comme l’avait fait en son temps Marc Ravalomanana qui leur avait appris leur hymne. Hery Rajaonarimampianina estime que l’initiative est judicieuse et décide lui aussi de procéder à une rencontre avec les maires. Et ce en présence des partenaires techniques et financiers. Ce serait l’occasion de partager aux uns et aux autres les opportunités et offres de partenariat pour développer les communes et les collectivités décentralisées. Mais ce sera surtout l’occasion pour le chef de l’État de rappeler les devoirs du maire et en particulier d’observer les lois dans le respect de l’état de droit. À noter que la quasi-totalité des maires sont élus sous la bannière du parti présidentiel HVM.