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Urbanisme, une lueur d’espoir pour Antananarivo ?

vendredi 24 novembre 2017

L’urbanisation peut faire naître de nouvelles formes d’inclusion sociale, en favorisant l’égalité, l’accès aux services de base et de nouvelles opportunités. L’urbanisation peut également être source de mobilisation et d’engagement en reflétant la diversité des villes, des pays et de la planète. Pourtant, le développement urbain puise rarement dans ce potentiel. Les inégalités et l’exclusion sont prépondérantes dans la plupart des villes, à des taux souvent plus élevés que la moyenne nationale, aux dépens du développement durable. En cette célébration de la journée mondiale des villes 2017, nous partageons cet article du blog de Rasamy qui nous éclaire sur les différents projets d’aménagement à Antananarivo et ses périphériques.

Urbanisme, une lueur d’espoir pour Antananarivo ?

A ma connaissance, Antananarivo n’a jamais fait l’objet d’autant de projets d’aménagement et d’urbanisme de grande envergure avec l’appui financier de différents bailleurs de fonds. Aussi, à travers ce billet je vous invite à prendre connaissance de ces projets qui sont en cours de préparation et/ou d’exécution dans la ville d’Antananarivo et ses zones périphériques.

Le PIAA

Le PIAA ou Programme Intégré d’Assainissement d’Antananarivo est financé par l’Agence Française pour le Développement (AFD). Entrant dans le cadre général de la politique et stratégie nationales de l’assainissement (PSNA), ce programme concerne à la fois les eaux pluviales, les eaux usées et les excrétas. Le PIAA vise entre autres l’amélioration de la situation d’Antananarivo en étudiant de manière précise les causes des inondations et en réalisant des investissements prioritaires.

Récemment, une conférence intitulée « Inondations des bas quartiers d’Antananarivo, une fatalité ? » a vu la participation des différentes parties prenantes à la mise en œuvre de ce programme. Cette conférence qui a été particulièrement intéressante, surtout après les problèmes d’inondations que nous avons vécus au début de cette année à Antananarivo, a donné une occasion d’une part aux experts recrutés dans le cadre du PIAA de partager avec le grand public la connaissance qu’ils ont acquise sur la problématique, et d’autre part au public de poser des questions aux principaux acteurs de l’assainissement à Antananarivo.

Aussi, après plusieurs mois d’études techniques, un expert a développé devant le public les raisons de la situation actuelle (inondations) et les solutions d’amélioration envisageables sur le court et le moyen termes. Il en ressort que les inondations à Tanà ne sont pas une fatalité, des axes d’amélioration sont possibles, les solutions techniques existent, mais il faut comme on ne cesse de le rappeler une forte volonté politique des dirigeants de la ville et du pays. On attend donc les résultats concrets de ce PIAA.

Projet Rocade Nord-Est

L’autre projet d’envergure est la construction de la rocade Nord-Est reliant le marais Masay et le By-pass en passant par Nanisana, Ankerana et Ambohimangakely, soit une longueur totale de 8 km. Ce sera donc une connexion directe entre la RN2 et la RN3. Outre les deux fois deux voies, la rocade devrait également comprendre des trottoirs, des pistes cyclables, des arrêts bus et un réseau d’éclairage public.

Ce projet est financé conjointement par l’AFD et la Banque Européenne d’Investissement (BEI) pour un montant total de 62 millions d’euros. Mais on attend toujours le début des travaux après la signature de l’accord relatif au financement de ce projet entre les bailleurs et l’Etat malgache qui a eu lieu en 2016.

De nombreuses études ont déjà été menées dans le cadre de ce projet dont celles relatives au recensement des Personnes Affectées par le Projet (PAPs). Récemment, les réunions de consultations publiques organisées par l’Office National pour l’Environnement dans les Districts traversés par cette Rocade ont permis de connaître qu’il faut quelque 19 milliards d’Ariary pour l’indemnisation de ces PAPs suite à l’expropriation de leurs terrains.

On attend également avec impatience la concrétisation de ce projet qui devra résoudre de manière significative les problèmes d’embouteillages dans l’agglomération d’Antananarivo.

Projet TATOM

L’autre projet que j’ai déjà développé sur ce blog s’intitule Projet TATOM (lire ici), cette fois avec l’appui technique et financier du Japon. Parmi les actions de ce projet figure le renouvellement du Plan d’Urbanisme Directeur du Grand Tanà. Ce dernier remplacera le PUDi 2004 dont la carte suivante en est un extrait. Un Plan d’Urbanisme Détaillé ou PUDé pour une zone qui reste encore à définir dans la ville d’Antananarivo fera également partie des réalisations du projet TATOM.

Une grande réunion qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet s’est tenue au café de la gare avec la participation de nombreux acteurs tels que le MEPATE, des architectes et urbanistes, la CUA, etc.

Projet PRODUIR

Le dernier projet en date qui vient récemment de démarrer est le projet PRODUIR ou Projet de Développement Urbain et Résilience du Grand Antananarivo. Financé à hauteur de 60 millions USD par la Banque Mondiale, ce projet consiste en l’amélioration des conditions de vie de la population de la Commune Urbaine d’Antananarivo et d’une trentaine d’autres communes qui l’entourent.

Parmi les actions s’inscrivant dans le cadre du projet PRODUIR, on cite la réhabilitation des ruelles, la mise en place d’espaces de loisirs, la valorisation des activités agricoles, etc. Mais le projet PRODUIR financera également des études et des travaux d’urbanisme, de résorption des quartiers précaires et d’ingénierie sur les zones concernées.

Pour la première fois de son histoire, on parle donc d’un projet de résorption des quartiers précaires à Antananarivo. Certains pays africains à l’instar du Maroc ont déjà vu certaines de leurs villes ayant changé de visage grâce à ce genre de projet.

Une volonté politique réelle ?

Ces projets sont une aubaine pour l’Etat Central à travers le Ministère chargé de l’aménagement du territoire qui semble avoir le quasi-monopole dans leur gestion. Mais ils devraient surtout l’être pour la Commune Urbaine d’Antananarivo, la zone directement concernée. Cette dernière semble toutefois être marginalisée dans la prise des grandes décisions lors de leur préparation. En même temps, des doutes persistent sur la capacité du Maire à maîtriser l’envergure de ces projets.

Je trouve dommage que ces deux entités ne sont pas souvent sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la gestion de la ville d’Antananarivo. D’aucuns constatent les conflits manifestes entre les deux parties depuis l’élection du Maire d’obédience TIM à Tanà. Les choses risquent même d’empirer après l’évènement du samedi 8 juillet qui s’est soldé par des mouvements de rue dans la ville d’Antananarivo. Leurs grandes et constantes divergences de points de vue risquent toutefois de conduire à l’échec de ces programmes, notamment si le côté politique l’emporte toujours sur les aspects techniques.

Les financements sont donc là, il faut une réelle volonté politique du Pouvoir Central et de la CUA pour la réussite de ces projets d’urbanisme et d’aménagement et ce, pour le bien de la ville et de la population d’Antananarivo ainsi que de ses zones d’influence.

5 commentaires

Vos commentaires

  • 24 novembre 2017 à 16:27 | Ibalitakely (#9342)

    Si les projets TATOM & PRODUIR concerne vraiment ANTANANARIVO ou la ville d’Antananarivo & ses périphéries, une lueur d’espoir donc pour Ivato & ses environs. Le grand Tana tel l’aéroport d’Ivato avec ses alentours directs, quest° démographique, qui ressemblent à Ankazomanga ou Ambanidia méritent bien un regard des donnateurs en l’occurence le Japon & la Banque Mondiale. Ce secteur périphérique d’Antananarivo qui est en même le portail de Madagasikara à besoin de by pass, deboulevard, de rocade ou de zeneçépa que ce soit pour ses habitants que pour Antananarivo qui a grand besoin de « ventillat° ».

    • 24 novembre 2017 à 16:29 | Ibalitakely (#9342) répond à Ibalitakely

      ... les projets ... concernent ...

  • 24 novembre 2017 à 21:07 | kozobe (#7754)

    En définitive, et quelle que soit la forme qu’il revêt (ou que l’on veut bien lui donner), le développement reste l’affaire des « blancs ». Souveraineté dites-vous ? A d’autres vos fables et attrape-nigauds.

    • 24 novembre 2017 à 21:22 | Voltaire (#10108) répond à kozobe

      Bonsoir Kozobe,
      Le problème n’est pas d’être ’’blanc’’, ’’noir" ou ’’rouge à pois vert’’. L’essentiel est que des hommes de bonne volonté (ben oui... L’expression est jolie) sachent être assez intelligents pour se réunir et agir ensemble. Une utopie que je caresse depuis fort longtemps. Bonne soirée.

    • 24 novembre 2017 à 21:49 | kozobe (#7754) répond à kozobe

      Bonsoir Voltaire,
      Et oui, c’est bien cela le Problème : « que des hommes de bonne volonté sachent être intelligents pour se réunir et agir ensemble ». Dans l’intérêt de la majorité surtout.
      Vous n’êtes le seul à « rêver », tout en ayant les pieds sur terre évidemment. Contrairement à certains hurluberlus qui se reconnaîtrons. J’ai suggéré à certains de lire une oeuvre de la camerounaise Axelle Kabou sur le sujet. Mais, apparemment, c’est resté lettre morte.
      Bonne soirée à vous aussi

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