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Société

Eglise pentecôtiste

Un huissier lapidé

vendredi 11 avril 2008 |  1411 visites  | Franck Raj

Ambiance pas très catholique. Il était près de 9h45 hier matin dans les locaux de Jesosy Mamonjy à Ankorondrano. A l’intérieur de la vaste cour grillagée, un attroupement bruyant d’élèves portant des tabliers bleu-ciel fait l’accueil. Quelques minutes plus tôt, ils se sont livrés, paraît-il, à une véritable
« Intifada » ou lapidation qui n’a rien à envier à celle de qui se passe journalièrement dans la bande de Gaza, en Palestine. Motif de leur grief : la nomination par décret ministériel d’un nouveau DG en remplacement de l’actuel directeur de l’établissement scolaire géré par l’église pentecôtiste elle-même. Il s’agit d’un arrêté en date du 12 mars de cette année. Or, il semble que la première instance l’a déjà tranché depuis le 6 février 2006. Ce qui n’était pas du tout au goût du second mais aussi de toute son équipe, notamment le bouillonnant SG. « Désolé, je n’ai rien à dire. Je suis encore troublé », avance-t-il en guise de réponse à toutes les questions. Pressé, il ne tient pas sur place. Il invective les élèves. Il ne cesse de donner des ordres ici et là. Mais dans leurs protestations, le Sg en question et l’ancien Dg qui n’est autre qu’un membre du comité d’administration de l’Eglise persistent dans l’espoir d’être maintenus dans leurs fonctions.

  • Où l’on joue l’apaisement...

« Il n’était nullement question de déloger les élèves de leur établissement. Aujourd’hui, on est seulement en train d’exécuter le verdict exigeant l’expulsion de l’ancien directeur. A sa place, le tribunal a nommé Barry Johanès Ratsimba comme nouveau directeur de l’école Jesosy Mamonjy », a déclaré un huissier. Ces épisodes tumultueuses de l’histoire de l’école Jesosy Mamonjy furent d’abord marquées par la scission entrainant le retrait et la création de l’ autre établissement scolaire sur un autre endroit du petit boulevard. Derrière la division, Joroarinosy a battu en procès l’association cultuelle dirigée par le pasteur Jhym Rasolomahery. A présent, on assiste à un retour de manivelle. Ce dernier estime que derrière l’expulsion de Joroarinosy, il y a une affaire obscure de détournement. A son tour, l’association a eu gain de cause. Depuis hier matin donc, la gestion de cette école Jesosy Mamonjy devait revenir à l’association cultuelle de l’Eglise du même nom. L’on avance même que de nouveaux professeurs sont déjà prêts à prendre la relève au cas où leurs prédécesseurs, les grévistes d’hier, ne voudront pas coopérer. Les bruits de botte se précisaient vers la fin d’après-midi. L’huissier (un nouveau) procédait justement à l’inventaire des mobiliers sous la bonne garde des éléments des forces de l’ordre. Dehors accoudés aux grilles, quelques élèves et des parents mécontents assistent, impuissants, à la scène. Mais ici, les avis divergeaient. « Pourquoi n’a-t-il pas accepté de partir en douce ? », s’interroge une mère. Juste à côté d’elle, une autre maman, son enfant dans les bras, vocifère à qui veut l’entendre : « Nous ne voulons pas d’autre directeur que Joroarinosy. » Un jeune qui est également très remonté, critique « l’injustice ». Mais les plus à plaindre dans tout cela, ce sont les élèves. Ils devront affronter leur examen la semaine prochaine. La mort dans l’âme, une jeune fille affirme qu’on leur a barré tout simplement l’accès dans les salles de cours après qu’on eût retiré les clés. Sur ce, les élèves de 12e aux terminales promettent bien de revenir à la charge ce jour...

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