Ce vendredi 3 septembre, le Shun Feng, un bateau de pêche taïwanais, a été arraisonné à 200 km au large de Morondava, avec à son bord plus de 3,2 tonnes d’ailerons de requin, alors qu’il n’avait qu’une autorisation de pêche du thon.
Les 3,2 tonnes d’ailerons correspondent à environ 65 tonnes de requins capturés illégalement. La valeur de cette cargaison illégale est estimée à près de 100.000 dollars. Les ailerons de requins sont considérés comme des aliments de luxe en Chine.
La pratique du « shark finning » consistant à pêcher intensivement le requin pour ne conserver que ses ailerons met gravement en péril l’espèce. Elle engendre un gaspillage considérable vu que seule 3 à 5 % de la masse du requin est exploitée. Les pêcheurs illégaux rejettent le corps du requin, car avec son fort taux d’urée, il contamine les autres poissons et un stockage séparé est nécessaire.
Selon la COI, c’est lors d’une mission régionale de surveillance menée conjointement par des inspecteurs du centre de surveillance des pêches de Madagascar, du centre de contrôle des pêches des Comores et du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de La Réunion, que le patrouilleur « Atsantsa » a surpris le navire « Shun Feng » en action de pêche illégale.
L’« Atsantsa » est un patrouilleur moderne, construit en 2007 avec le soutien financier de l’Union européenne au chantier naval de l’Océan Indien (Maurice) et utilisé par le ministère chargé de la pêche à Madagascar.
Selon un responsable malgache, c’est la troisième fois que le bateau Shun Feng est surpris opérant en infraction de la réglementation. Ses armateurs devraient arriver à Antananarivo ce jour pour négocier une transaction, dont le produit devra être partagé entre les pays membres de la COI.
Recueilli par Yann
Vos commentaires
Il ne faut pas hésiter à saisir le bateau.
Effectivement, il ne faut pas hésiter à saisir ce bateau qui pêche illégalement les requins. Mais, est-on sûr que tout va se passer normalement ? La Surveillance des Pêches à Mada est-elle efficace ? heureusement qu’il y a Dr RAFOMANANA Georges, seule personne qui va bien sévir sur cette question. Mais aussi, ce bateau taïwanais est juste la partie visible de l’iceberg, nombreux sont les bateaux pirates qui rôdent autour de mada....(poisson pélagique, crevettes, requins, poissons de fond....)
Je crois qu’il y a erreur en la matière : à ma connaissance 3,2 tonnes d’ailerons ne représente en aucun cas 100 000 dollars US.
La peche illegale, non reporte et non reglementee ( illegal, unreported and unregulated fishing) connue par son acronym anglo-saxon IUU fishing, est le fleau ctuel de la gouvernance de la peche maritime, que ce soit en haute mer ou dans les eaux sous juriction nationale. L’activite de peche taiwanaise reportee dans cet article est typiquement un « IUU fishing » car bien qu’elle ait eu une autorisation de peche que pour des thonides, les detenteurs de licence ou d’autorisation de peche ont peche egalement une espece non autorisee, a savoir des requins. Qui plus est, les individus en cause se sont donnes a une pratique de peche destructrice et « wasteful », qui est le « shark finning ». Cette pratique a ete condamnee par des nombreuses resolutiond de l’ONU, comme etant contraire a la conservation et a la gestion durable des ressources biologiques marines, et susceptible de porter prejudice aux objectifs des activites halieutiques, y compris la contribution des ressources halieutiques a la securite alimentaire, en particulier dans les pays en developpement. La pratique, bien qu’elle ne soit pas encore bannie par la Communaute europeenne, est reglementee strictement par l’Union. En effet, le « shark finning » consiste a prelever seulement les ailerons des requins et a rejetter a la mer les carcases des requins. Alors que la viande des requins pourrait etre vendue et consommee par les populations des regions limitrophes.
Pour toutes ces raisons, et pour que ce genre de delits ne se repetent plus, je suggere que toutes les prises du bateau soient confisquees et vendues aux encheres au port le plus proche, et que de surcroit, les operateurs et proprietaires du bateau taiwanais soient frappes d’une amende d’une telle severite qu’ils ne leur viendraient meme plus l’idee de recidiver. Ce sont la les seules mesures que les autorites malgaches peuvent prendre a l’encontre des operateurs de ce bateau, puisque les peines d’emprisonnment sont a exclure, conformement aux dispositions pertinentes de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer, a laquelle Madagscar est partie.