Une mission du Fonds Monétaire international dirigée par George Tsibouris vient de séjourner à Madagascar dans le cadre de la cinquième revue de l’accord de l’Etat Malgache avec le Fmi au titre de la facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance FRPC, le guichet concessionnel du Fonds pour les pays à faible revenu. Au terme de son séjour cette mission a donné son appréciation sur la situation économique de Madagascar. Comme d’habitude le Fmi estime que la performance du gouvernement appuyé par la FRCP est restée satisfaisante. La croissance économique à Madagascar reste soutenue par des politiques macroéconomiques prudentes et les constructions liées aux grands projets miniers, selon toujours la Fmi. Le taux de croissance réelle pour l’année 2008 est estimé à 7,1%. La flambée des prix des produits alimentaires et pétroliers au début de l’année a entraîné un regain des pression inflationnistes, avec l’indice des prix à la consommation se situant à 11,2% à fin aoà »t 2008 en glissement annuel. La politique monétaire est restée serrée et le montant importants des investissements directs étrangers ont grossi le niveau des réserves extérieures et entraîné une certaine appréciation de l’ariary. La mission du Fmi fait aussi état de la performance fiscale marquée par l’amélioration continue de niveau des recettes, ainsi que d’une lenteur de l’exécution du budget. Dès lors, le financement intérieur net est resté inférieur aux prévisions.
Pour ce qui est de l’impact de la croissance économique ce n’est pas tout de suite que le panier des ménagères sera garni « ça met du temps » d’après cette mission.
Il n’y a pas que les grands projets miniers
Se voulant rassurant la mission du Fmi assure que le taux de croissance n’est pas seulement le fruit des investissements des deux grands projets miniers. Aussi bien le secteur secondaire que tertiaire contribuent à cette hausse selon la mission qui cite entre autres « révolution verte initiée par les cultures de contre-saison ou les constructions et infrastructures qui sont quand même liées aux grands projets miniers ».
Elargissement de l’assiette fiscale
Concernant les mesures à prendre pour soutenir la FRCP pendant le reste de l’année 2008 et en 2009, les deux parties se sont mis d’accord pour l’élaboration d’un projet de loi de finances qui tend à augmenter les recettes fiscales de 0,5% du Pib et à aligner les dépenses sur les priorités du Map. Il est aussi question d’une poursuite de la réforme des politiques et administrations fiscales et douanières, mais aussi du renforcement de la gestion des finances publiques. Un programme qui permettra de réduire le renflouement des caisses de retraite des fonctionnaires et une politique monétaire suffisamment rigoureuse pour ancrer l’inflation en dessous de 10% et enfin des mesures visant à encourager la croissance du secteur privé sont prévues pour l’année prochaine.
L’objectif selon le Fmi consiste à réduire le taux d’impôt tout en élargissant l’assiette. Les exemptions et autres exonérations devront être banies. La liste des exonérations accordées par l’Etat devrait être publiée sur le site du ministère des finances incessamment d’après cette mission. Le retard de la publication serait due à des problèmes techniques.