Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
vendredi 19 avril 2024
Antananarivo | 14h33
 

Editorial

Reconstruire une République respectée car respectable (1ère partie)

lundi 24 août 2009 | Ndimby A.

Trois ouvriers travaillant sur le même chantier, avec les mêmes outils et effectuant des tâches identiques sont interrogés sur ce qu’ils sont en train de faire. Le premier répond : « je taille des pierres », le second : « je construis un mur », tandis que le troisième affirme : « je bâtis une cathédrale ». La différence entre les trois s’appelle vision et conviction. Cette anecdote est une bonne illustration de ces Accords de Maputo 1. Là où les plus désabusés ou les plus goulus ne voient que la signature des textes pour organiser la Transition et le partage des sièges, d’autres y entrevoient l’acte de naissance de la future IVème République. Mais ceux qui ont encore des réserves d’optimisme et de patriotisme essaieront d’y voir le fondement pour une reconstruction de la République.

Car un fait est certain, la crise actuelle est affligeante à tous les points de vue : économie, démocratie, droit constitutionnel, libertés publiques, citoyenneté responsable, image internationale de Madagascar etc. Aujourd’hui, en août, Madagascar se trouve beaucoup plus mal qu’en janvier, et avec des perspectives encore plus sombres. Ce qui a été perdu à ce jour dépasse de loin ce qui a été gagné, pour autant que quelque chose ait été gagné. Certains illuminés argueront que toute révolution entraîne un désordre réparateur et constructeur, qui prépare à l’avènement d’une nouvelle société. Au vu de toutes les familles qui ont perdu leur emploi et des entreprises qui ont vu leurs marchés et leurs biens s’envoler en fumée depuis janvier, le cynisme affiché envers les victimes par les propagandistes de telles théories marxistes est méprisable. D’ailleurs, ces thèses ont fait leur temps, après avoir fait le malheur de millions de personnes dans l’ex-URSS, en Chine, à Cuba, en Corée du Nord, au Cambodge et dans bien d’autres contrées. Ou dans une moindre mesure à Madagascar en 1972, en 1991, en 2002, et maintenant en 2009. Comment imaginer qu’à l’heure du web 2.0, certains fantasment encore sur Pol Pot, Mao-Tse Tong ou Lénine ?

Apprendre à gérer les paramètres existants

Cependant, quelle que soit l’opinion que l’on ait sur les raisons et les acteurs de cette crise de 2009, la situation déplorable qu’elle a généré est malheureusement une réalité que l’on ne peut nier ou ignorer. Toutefois, cette crise serait encore plus déplorable si les Malgaches ne trouvaient en eux les ressources pour la capitaliser, et enfin jeter les bases d’une République qui soit capable de gérer sereinement et paisiblement la tension inhérente à toute démocratie. Et s’il est évident que les Accords de Maputo donnent malheureusement une onction institutionnelle aux suites d’un coup d’Etat, la réalité du terrain et surtout la nécessité de progresser vers une solution entraînent que l’on doive faire contre très mauvaise fortune bon coeur. Car ni les entreprises du pays, ni le moral des ménages ne sont encore capables de supporter plus de temps perdu à des chamailleries entre les partisans d’un retour au statu quo ante le 17 mars 2009 d’une part, et les supporters du maintien du statu quo obtenu entre le 17 mars et la signature des Accords de Maputo d’autre part. Il faut donc gérer avec intelligence et patriotisme les paramètres actuels, et ne pas rechercher à revenir artificiellement à des paramètres de laboratoire qui ne tiennent pas compte de la réalité du terrain, même si celle-ci n’est pas forcément du goût de tous. Car jusqu’à preuve du contraire, et n’en déplaise à certains griots, une Place du 13 mai remplie (si elle était remplie, ce qui est un autre débat) n’est pas la majorité du peuple malgache.

En outre, il est essentiel que l’on se rende compte que le plus important à Maputo n’est pas de rechercher un nouveau numéro de République. Contrairement à la conduite automobile, ce n’est pas parce que l’on passe la quatrième que la démocratie et le développement vont s’installer à très grande vitesse, contrairement au chaos dans les rues d’Antananarivo à la suite des rassemblements de foule du premier trimestre 2009. Pour paraphraser le forumiste Alidera, ce n’est pas parce que l’on change de voiture que l’on devient un meilleur conducteur, ou que l’on acquiert une meilleure connaissance du Code de la route. Et ce n’est pas parce que l’on va changer de Constitution que la garantie de finir avec les changements de régime via la Place du 13 mai sera obtenue, malgré les espoirs de ceux qui croient encore au Droit. Et d’ailleurs, sans vouloir jouer au schtroumpf grognon, le programme de Maputo 2 n’est ni plus ni moins qu’un vulgaire partage du gâteau de la Transition.

Reconstruire le temple de la République

Les véritables hommes et femmes de bonne volonté devront donc imprimer à cette dynamique de Maputo 1 et 2 un élan vers une vision qui aille au-delà des 15 prochains mois. Ne pas se contenter de tailler des pierres comme un simple apprenti, mais agir pour rebâtir le temple de la République avec la conviction et le talent du maître. Au-delà de la gestion de la transition de 2009, l’espoir est donc que le processus enclenché permette de jeter les bases d’une nouvelle façon de vivre ensemble la République. Car les crises de 1972, 1991, 2002, et 2009 résultent toutes d’un même problème : la République n’a pas été respectée, car ses dirigeants ne se sont pas conduits de manière respectable. Nous ne reviendrons pas sur l’histoire de chacune de ces crises. Rappelons tout juste que leur socle commun est fondé sur la centralisation de la vie du pays autour d’une personne ; le népotisme et le favoritisme par des jeux de clans et de nomenklatura ; la prédominance et les abus sans scrupules du parti dominant et de ses hiérarques ; l’incapacité des institutions législatives et judiciaires à jouer un rôle de garde-fou du fait d’une trop grande dépendance vis à vis de l’exécutif ; et surtout une prévalence de la pauvreté qui contredisait par les faits le ton rassurant des chiffres officiels qui annonçaient une embellie.

Voir 2009 comme une simple crise politique, et occulter la crise sociale serait une grave erreur. La croissance réelle et avérée du PIB par habitant, cautionnée par les statistiques onusiennes, ne se traduisait pas dans le panier de la ménagère. Si cette dichotomie s’explique aisément par les théories économiques, elle l’est moins dans l’esprit de la mère de famille qui doit chaque jour faire face à plus de dépenses avec un revenu de plus en plus statique. En résumé, depuis 1960, une démocratie de façade, une gouvernance malsaine et une répartition inéquitable des avancées économiques.

C’est sur ces thématiques que Andry Rajoelina a surfé pour enclencher les mouvements de foule. Et force est de reconnaître que Marc Ravalomanana lui a grandement facilité la tâche par une succession d’erreurs d’appréciation. Cependant, ramener 2009 à un simple conflit entre le Président Ravalomanana et Monsieur Rajoelina serait également une erreur d’appréciation, eu égard à l’héritage laissé par les mœurs politiques dans ce pays depuis 1960. Rappeler cela n’a nullement pour objectif de perturber le processus de réconciliation et de pacification enclenché à Maputo. Mais il est utile de savoir comment en est-on arrivé aussi bas en 2009, pour que chacun puisse se dire « plus jamais ça », et surtout agir en conséquence. Faisons donc contre très mauvaise fortune bon coeur, et avalons les couleuvres de Maputo en tentant de rebondir sur cette triste expérience. Car il est irréaliste de refuser les Accords de Maputo juste parce qu’ils cautionnent un putsch militaro-civil, tout comme il est malsain d’encourager ses auteurs à persévérer dans leur autisme avéré depuis le 17 mars.

(à suivre demain, pour ceux qui auraient déjà envie de dégainer un « c’est bien beau de diagnostiquer, mais quelles sont les propositions concrètes ? »)

P.-S.

La cérémonie de signature qui s’est déroulée samedi dernier (voir portfolio) est intéressante à plusieurs titres. Primo, la mouvance Rajoelina finalement obtempère et se range derrière la signature de Andry Rajoelina, après s’être illustrée par une cacophonie anti-Accords et anti-GIC qui ne faisait pas honneur à son chef de file. Secundo, comme tout le monde l’a signée, rien ne devrait plus empêcher Manandafy de le faire, ce qui est l’artifice conditionnel exigé par la HAT pour le libérer. Et Manandafy libéré, plus rien ne devrait empêcher Maputo 2 de se tenir dans de bonnes conditions, tout le monde ayant sauvé la face.

36 commentaires

Vos commentaires

  • 24 août 2009 à 07:27 | dieg (#2041)

    Ces trois ouvriers malgache sont incapables de construire un mur sans être surveillés de près,car à chaque fois les sacs de ciment disparaient.

    La question c’est qu’il nous faut combien d’année,pour être capâble de faire les choses correctement ? sans que les autres nous dictes ce qu’il faut faire ?

    il faut bien accepter,nous somme des nuls

    • 24 août 2009 à 08:28 | Noue (#2427) répond à dieg

      « dieg »

      Moi , je dirai plutôt que si ces 3 ouvriers savent pour qui ils travaillent et avec conviction , ils s’en sortiront .

      - « plus rien ne devrait empêcher Maputo 2 de se tenir dans de bonnes conditions, tout le monde ayant sauvé la face. »

      Raha tsy misy ny fitiavan-tena sy fihatsarambelatsia.

  • 24 août 2009 à 09:03 | lalatiana (#1016)

    Cette parabole décrit trois attitudes : le premier ouvrier est dans la survie matérielle, le deuxième n’a pas d’intérêt ni de vision de ce qu’il produit. Seul le troisième a l’ambition de participer à une oeuvre dont il ne verra peut être pas l’aboutissement.

    Cette attitude d’espoir et d’ambition n’est peut être que l’aboutissement d’un processus d’initiation : quand quittera t on le mode survie matérielle pour arriver à exprimer notre ambition de participer à une oeuvre. (cf la pyramide de Maslow) ?

    Le chemin va être long. Parce que nos élites sont telles qu’elles ne voient dans le pouvoir que le moyen d’accéder à la réussite matérielle. Il va nous falloir une vraie révolution culturelle qui nous dira que la confusion du politique et de la réussite économique n’est plus tolérable.

    • 24 août 2009 à 10:01 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à lalatiana

      lalatiana !!votre référence à la « PYRAMIDE de MASLOW » est très intéressante mais mérite quelques commentaires.

      Des besoins physiologiques(base)/Besoin de sécurité/Besoin d’appartenance/Besoin d’estime/Besoin de s’accomplir(sommet),il y a le facteur « TEMPS ».
      Pour MOI,chaque homme politique malgache est honnête au debut de sa carrière,mais, mais..... ;il pourrait perdre son contrôle à la longueur.

      Basile R.(2)22ramahefarisoa

    • 24 août 2009 à 15:11 | Albatros (#234) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Pas Mr le Président de la Haute Autorité de (Pour) la Transition j’espère !!!.

    • 24 août 2009 à 15:57 | lalatiana (#1016) répond à Albatros

      Albatros, arrête de me faire rire ... :-D

    • 24 août 2009 à 18:41 | ASSISE (#1505) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Mr Basile !

      GRAND merci pour votre dernier constat.

      Depuis le temps que j’ai suivi votre analyse des événements, enfin je me réjouis car je suppose que le Pdt de la HAT-TGV, en tant qu’homme politique malgache, est compris dans votre constat.

      Est-ce que votre choix de les garder/les pousser à finir leur mission à un certain moment, les dirigeants HAT-TGV, veut dire un choix de « LA PESTE » ou « LE CHOLERA » ?

      Soit vous êtes un « MINOA FOTSINY IHANY » ou soit vous attendez juste que l’« homme politique malgache » comme vous le décrivez perde son contrôle à la longueur. Expliquez moi la différence s’il vous plaît.

      Ou bien, vous donnez juste raison à tout (chacun) ces renversements de régimes par « CES BESOINS » de tout dans le « TEMPS » ? Donc à quand la prochaine perte de contrôle ?

  • 24 août 2009 à 09:06 | Miary (#491)

    Edito vivifiant et revigorant qui recueillera je l espère l adhésion de tous. Ndimby manie l humour sans cette ironie qui quelquefois fait grincer les dents. La vision de l avenir doit être notre ligne de conduite désormais.

    • 24 août 2009 à 15:31 | Rakitoza (#689) répond à Miary

      Miary

      Espérons cependant que Ndimby se reprenne vite et revienne à son style initial et ironique, qui est sa marque de fabrique. Ce texte gentillet, trop lisse et qui sent bon l’eau de javel fait penser à un article du journal officiel ou à la chronique du chabichou. Même si je suis d’accord avec vos remarques sur le fond de l’édito.

    • 24 août 2009 à 16:03 | lalatiana (#1016) répond à Rakitoza

      hon hon ...

      heureusement que Rakitoza est là pour veiller au grain ... :-( ... tsssssss

      Il est très bien cet édito de Ndimby ... je ne le dis plus parce qu’après je me fais taxer de flagornerie aveugle ...

      Qui plus est, il était temps que Ndimby abandonne l’habit du polémiste pour une robe plus noble ... long terme .... long terme ...

    • 24 août 2009 à 17:05 | rota rakotomalala (#2628) répond à lalatiana

      Car je lui ai tiré les oreilles !!!

      La prochaine fois qu’il dérape, Ndimby aura droit à 100 coups de hazo kitay !

       ;-)

  • 24 août 2009 à 09:21 | Mihaino (#1437)

    Je souhaite que les ouvriers ne construisent pas qqch SUR DU SABLE ?! La fondation (ou fondement) d’une nouvelle république dépend surtout de notre CONVICTION et de notre MATURITE POLITIQUE.

    - Sommes-nous prêts et mûrs à créer cette fameuse IVè République ?? Qu’apportera-t-elle de nouveau pour les 85% de la population malgache qui survivent ( vivotent même ) ??

    - Nos politiciens peuvent-ils assumer leur éventuelle défaite ou prendre leurs responsabilités en cas de victoire après les éléctions générales ??

    - Les Accords de Maputo nous permettent de résoudre une infime partie de nos vrais problèmes ( crise économique, crise politique, crise financière,crise identitaire, crise juridique, démission et indifférence de certains responsables, crise sociale, injustice, insécurité, vols, culte de l’argent, corruption, formation : primaire,secondaire,supérieure ; définition des rôles de l’armée, problèmes de santé et que sais-je ?...

  • 24 août 2009 à 10:04 | mpitily (#1212)

    Les diagnostics de Ndimby sur nos crises politiques ont toujours été pertinents, vivement donc ses propositions actualisées de sortie de crise.

    Le mal qui continue à nous ronger est tout simplement la cupidité. Tant que le désir excessif de richesse, d’honneur et de pouvoir nous guide, ne nous attendons point à une république respectable et respectée. Ceci est valable pour tous les malgaches, du simple électeur aux élus en passant par les différents responsables étatiques. Malheureusement, Maputo I, II, III, IV etc n’y pourront rien.

    Un changement de mentalité et d’éthique s’impose donc. Seul un réveil spirituel et patriotique collectif pourra nous sauver. Ne nous laissons surtout pas décourager par l’expérience de 2002, ce n’est pas parce que Ravalomanana et consorts ont failli dans leur noble mission de faire régner le fahamarinana et le fahamasinana qu’on va également jeter ceux-ci aux oubliettes ! loin s’en faut.

    • 24 août 2009 à 11:09 | Tsimanavaka (#1785) répond à mpitily

      Merci à Ndimby pour son éditorial toujours édifiant, comme l’ont souligné les autres forumistes. Je suis d’accord sur tous ses constats sauf sur l’un d’eux.

      J’émets une réserve sur la conclusion de Ndimby selon laquelle les accords de Maputo cautionnent le coup d’Etat militaro-politique ou en constituent une onction. Objectivement, on ne peut pas dire qu’Andry Rajoelina et ses partisans ont gagné sur toute la ligne avec ces accords. L’application de ces accords signifie la fin du « règne » unilatéral des auteurs de la rupture de l’ordre constitutionnel de mars 2009 car ils doivent désormais composer avec les autres mouvances politiques. Les accords de Maputo n’ont pas donné carte blanche à Andry Rajoelina et ses partisans de continuer à mener la transition comme bon leur semble, ni à suivre le programme de sortie de crise qu’ils ont fixé auparavant. Au contraire, ils doivent désormais s’inscrire dans une transition inclusive dont tous les participants doivent être décidés d’un commun accord. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que certains membres de la HAT et d’autres institutions mises en place par cette Autorité élèvent leur voix contre les accords de Maputo car ils savent ce qu’ils vont perdre à titre personnel, y compris Mme Blanche Nirina dont la mission devait prendre fin avec ces accords sauf repêchage après Maputo II, dont Ndimby a si bien déterminé la vraie nature.

      Cela étant, au nom de la prise en compte de la réalité, soutenue par Ndimby dans son éditorial, on ne peut pas ignorer les autorités de fait depuis mars 2009 car, n’en déplaise aux GTT et pro-Ravalomanana, ce dernier a bel et bien perdu le pouvoir de décider seul et de manière autocratique du sort de notre cher pays depuis le 17 mars 2009. La vérité c’est qu’il n’y a ni gagnant ni perdant dans l’histoire : chacun a perdu quelque chose tout en gagnant d’autre.

      Et s’il faut absolument chercher un gagnant, ce serait Madagascar si à l’issue de la transition de 15 mois l’on arrive à « reconstruire une République respectée car respectable ». Vivement la 2ème partie de l’édito.

      Tsimanavaka

    • 24 août 2009 à 11:34 | observatrice (#2065) répond à Tsimanavaka

      bravo à Ndimby pour cette analyse et synthèse des événements !
      personne, non personne n’a gagné dans toute cette histoire, ni dans Maputo , et certainement pas le peuple malgache ;

      je suis d’accord pour la cupidité des hommes politiques malgaches ; on peut vivre (et il faut pouvoir en vivre si on veut en faire à temps plein ) de la politique mais on ne doit pas en faire un moyen d’enrichissement , or à Madagascar, la politique est considéré comme le moyen d’enrichissement le plus rapide qui existe ;

  • 24 août 2009 à 11:48 | da fily (#2745)

    Alors, « ils vont faire comme on a dit ? », respectable comment et par qui ?

    Moi, je dis « assez de mises en garde », je grince, oui je préfère appeler un chat, un chat, on est devenu des faibles d’esprit et on a les dirigeants qu’on mérite. La complainte nationale si elle reçoit son échos aujourd’hui, les cris ont été lancés depuis lurette.

    Si Ndimby nous brosse régulièrement le tableau « idyllique » dans lequel nous nous retrouvons tous, je le préfère quand il est grinçant car il reflète mieux le pourquoi du comment on en est là ! Je ne fais pas partie des geignards et des coincés bien-pensants qui se garagarisent du « bien-fondé » du machin que nous sommes en train de vivre là parce que le pouvoir précédent n’a pas plus au « vahoaka », foutaises, je rejoins l’auteur sur cet avis. On est dans la m....e, à l’instar du coq, qui est encore le seul à pérorer quand il patauge dans la mouise. Ca suffit, nous ne sommes pas des volailles dans leur basse-cour. Halte à l’ignominie ambiante, à l’immobilisme criminel, à la gabegie nationale !

    Rendez-vous compte que nous en sommes encore à comptabiliser notre monumentale reculade, à scruter nos comptes de boutiquiers pour savoir comment je vais sortir mes marrons du feu tout en y mettant mes petits amis à rôtir. Dans le petit tableau dépeignant « nos maçons », il y a une autre race : celle qui vend les pierres, les murs, et la cathédrale, elle vend tout, ne construit rien. Voilà la race de nos « politiques » et dirigeants, bon à vendre du vent et autres richesses bien terrestres, mauvais en toutes constructions, mauvais en gouvernance, mauvais en gestion, mauvais en vision...tena farafahidiny mihitsy.

    Construire c’est entreprendre, c’est participer, c’est éduquer, c’est s’engager, c’est comprendre, c’est s’investir, c’est... TOUT sauf tout de suite, c’est TOUT sauf provisoire, c’est TOUT sauf du bricolage.

    Un maçon prépare son site, ses fondations, son sable, ses pierres, son mortier, il se concerte avec les menuisiers, les charpentiers, les plombiers, bref il ne travaille pas tout seul, même si l’ouvrage repose sur lui. Mais avant tout, les différents corps de métiers ont appris leur boulot respectivement, ils ne leur viendraient pas à l’idée de se substituer aux autres impunément. L’exemple des ouvriers est frappant de vérité, qu’on se le dise.

    Il n’y a pas de bricolages qui tiennent, ça ne tient ni debout, ni longtemps, même chez les maçons.

    • 24 août 2009 à 13:20 | lalatiana (#1016) répond à da fily

      toujours égal à vous même avec cette excellente intervention, da fily ...

      Ceci étant ... ok .... quand on fait le constat que depuis la colonisation les élites sont « vérolées » parce qu’héritant d’un système bâti non pour valoriser l’entreprenariat, mais pour valoriser un système de rente acquise dans des fonctions administratives, militaires, ou auprès des organismes internationaux ... quand on a fait ce constat ... que fait on désormais ???

      Oui nos élites souffrent de ce syndrome mortifère où le court terme prévaut toujours sur le long terme ... Mais que faire ... mino fotsiny ???

      Les engagements que doivent nous offrir les hommes politiques sur les mois à venir devront avoir pris en compte cette réalité de notre société (qui n’est malheureusement pas un cas isolé) pour nous proposer le projet ambitieux d’un Madagascar nouveau que chacun de nous serait fier de porter ... et dans lequel les gens penseraient création de valeur (je vous rejoins totalement) et non appropriation de valeur ...

  • 24 août 2009 à 12:04 | mitadyhazavana (#3098)

    L’analyse est bien portee, merci. Cette conviction devrait etre partagee par tous : il s’agit, bien au dela des « petits enjeux » de la transition, de construire une Republique respectable, qui se projette bien plus loin que les 15 mois a venir. Mais que de chemin encore a parcourir d’ici la, car chacun a son niveau doit apprendre ce a quoi il sert : un ministre doit servir (sens premier du mot) non son interet ou d’autres interets personnels, mais l’interet general, un elu doit representer, non lui meme ou son parti, mais la circonscription qui l’a elu, le citoyen, qu’il represente une des composantes de l’interet general, et qu’a ce titre, il a egalement le droit de demnder des comptes a ceux qui sont censes le servir...
    Quand tout les acteurs seront conscients de leur role respectif (avec leus propres limites), peut etre enfin pourra t-on croire que l’on sera dans les meilleures conditions pour batir cette grande oeuvre commune car, nous aussi, Malgaches, NOUS AVONS LE DROIT DE REUSSIR !!!

  • 24 août 2009 à 12:29 | Citoyenne Malgache (#599)

    Je n’ai pas construit la cathédrale, mais je vais y prier avec ferveur…

    C’est pour dire que je suis pour l’application sans conditions et sans interprétations des Accords de Maputo, pour pouvoir la reconstruire cette République.

    Et je joins l’acte à la parole
    http://www.petitiononline.com/gasikara/petition.html

    Qui m’aime me suive :-)

    • 24 août 2009 à 12:43 | lalatiana (#1016) répond à Citoyenne Malgache

      Tu as besoin qu’on t’aime, toi !!!??? ;-)

    • 24 août 2009 à 12:47 | Citoyenne Malgache (#599) répond à lalatiana

       :-p

      (bon... je dois rajouter du texte. Le modérateur n’accepte pas d’être succinct, il faut au moins 10 caractères pour un commentaire respectable)

    • 24 août 2009 à 17:10 | rota rakotomalala (#2628) répond à Citoyenne Malgache

      Moi je t’aime sans conditions aussi et je te suis où tu veux...Honni soit qui mal y pense

      J’ai signé aussi...

  • 24 août 2009 à 16:55 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Qui peut m’aider à résoudre ce dilemne ??

    J’ai cinq ans pour réaliser mes ’ambitions’

    L’argent venant des impots suffisent à peine à payer mes fonctionnaires
    Ce qui m’oblige à emprunter car il y a des ’travaux’ fondamentaux

    - Construire des écoles
    - Construire des routes , des ponts
    - Rénover les ports , les aéroports
    ETC ETC ETC

    Entre le temps de batir un dossier qui puisse etre accepté par mes bailleurs et la réalisation d’un projet , il me faut au minimum 3 ans

    Et au bout de ces trois ans il faut que je me prépare aux futures elections

    Croyez vous que je pourrai etre un bon président ????????

    • 24 août 2009 à 17:18 | rota rakotomalala (#2628) répond à Rakotoasitera Fidy

      Alors s’il faut autant de temps, pourquoi ne pas faire la check list de ce que vous avez et faire avec ?

      Je rêve toujours éveillée !

      Madagascar a plein de ressources naturelles, et pourtant nous sommes pauvres de chez pauvres !!!

      A l’instar de Maurice qui n’a pas de ressources à part le capital humain, pourquoi ne pas faire comme eux à ce moment là ?

      Pour construire un Madagascar qui deviendra la cathédrale de toutes les aspirations du peuple malgache...

    • 24 août 2009 à 17:28 | Rakotoasitera Fidy (#2760) répond à rota rakotomalala

      Cathédrale de toutes les aspirations du peuple malagasy ...

      Tres belle phrase , Rota , et je vous souhaite de pouvoir vivre vos rèves

      Quant à faire comme ’Maurice’ il ya juste un petit hic

      Nous sommes 20 millions et Madagasikara est mille fois plus vastes que
      notre petite voisine

    • 24 août 2009 à 17:38 | rota rakotomalala (#2628) répond à Rakotoasitera Fidy

      Quand on veut, on peut...

    • 24 août 2009 à 18:05 | lalatiana (#1016) répond à Rakotoasitera Fidy

      hé non ... Vous ne ferez pas un« bon » président ...

      Ou vous vous préoccupez immédiatement de votre ré-élection dans 5 ans ... ou vous ne vous en préoccupez jamais !!!

    • 24 août 2009 à 20:09 | Albatros (#234) répond à Rakotoasitera Fidy

      Par rapport à Maurice, Madagascar a un potentiel énorme justement : surface des terres cultivables, des forets, d’une faune et d’une flore que ne possède pas Maurice, d’un sous-sol riche, de zones climatiques diverses permettant des cultures différentes, etc.... etc....

    • 24 août 2009 à 20:15 | Albatros (#234) répond à Rakotoasitera Fidy

      P.S.

      J’avais oublié de dire que Madagascar avait aussi une belle armée, puissante, bien armée, disciplinée, respectée, etc..... etc....

  • 24 août 2009 à 18:34 | Madagascan (#1869)

    Ndimby, pourquoi diable persistez-vous à nommer Ravalomanana « Président » et Rajoelina « Monsieur ».
    Pas très « Maputo », comme attitude. Cela fait un peu tâche avec un article qui se veut consensuel et « inclusif ».

    • 24 août 2009 à 19:02 | FeoIray (#341) répond à Madagascan

      cher Madagascan,
      alors comment voulez-vous que monsieur rajoelina soit nommé : un « President » ?
      Il aura de la chance s’il gardera son titre de « M. le Maire ».

      President Ravalomanana portera toujours ce titre de « M. le President » avec Pdt Ratsiraka, et Pdt Zafy Albert : parce que ces gens là on recu les onctions des urnes !

      Ce titre de « President » ne sera jamais attribué à un putschiste, votre immature et ramasa-bomanga tgv !

      Le compromis soit de lui appeler « monsieur le president de hat » !!!
      Sans rancune !


      Quiz : à qui on attribuera les citations celebres suivantes ?
      - « vous pouver m’appeler monsieur le president maintenant »
      - « papa, est-ce que tu es un president maintenant ? »
      - « ilay fanapahan-kevitra noraisintsika iny aloha dia tena .... »

    • 24 août 2009 à 19:08 | Rakitoza (#689) répond à Madagascan

      Madagascan

      Sûrement parce qu’il ne peut quand même pas l’appeler « Madame ». Et puis Ravalomanana a été élu. Et un titre de Président, Premier ministre ou Ministre se porte à vie, même après la cessation de fonctions.

    • 24 août 2009 à 22:22 | Mihaino (#1437) répond à FeoIray

      Tena somary nihomehy aho namaky ny teninao Atoa/ Rtoa FEOIRAY. Marina ny voalazanao satria rehefa misy olona lany Président t@ fifidianana dia mitazona an’io anaran’io na dia tsy Président intsony ary izy. Tsy zava-baovao izany akory fa manankery eran-tany...
      Ny Ben’ny tanàna koa izay lany ny mponina t@ fifidianana dia mitazona an’izany anarana izany ho fanomezam-boninahitra azy...

      Maninona moa isika malagasy vitsivitsy no tsy mijery afatsy ny mpitondra @ maha olona tsotra(nofo & rà ) azy fa maninona raha mibanjina ny ho avy ary manolotra hevitra mahasoa an’i Madagasikara sy ny malagasy.

      Aoka hitora-bato azy izay tsy nanota t@reo hoy i Kristy....

  • 24 août 2009 à 23:13 | rabri (#2507)

    Waouh ! Un édito NEW STYLE !

    Vivement donc demain avec des propositions concrètes donc POSITIVES ET CONSTRUCTIVES !!

    Il n’y a pas que l’après-révolution qui entraîne des désordres mais REPARATEURS et RECONSTRUCTEURS à terme , dixit rabri en faisant l’analogie entre la révolution de mai 68 en France et la révolution malgache de janvier 2009 ( = REFUS DU POUVOIR PERSONNEL). .

    Il y a aussi :
    * le tirage des oreilles et les 100 coups de hazo kitay, dixit rota rakotomalala
    * l’après port d’habit du polémiste, dixit Lalatiana

    Bonne nuit les PETITS !!

  • 24 août 2009 à 23:51 | niry (#210)

    Avec cette parabole d’ouvriers, il faut juste éviter qu’un fou ou qu’un ouvrier frûstré ne vienne avec un bull-dozer et anéantisse à chaque fois le travail des autres. Pour cela, il faut faire comprendre l’intérêt pour tous à avoir une cathédrale, même pour les générations futures.. Déjà, il ne faut pas que ca soit l’oeuvre d’un seul type parce que c’est le plus mauvais moyen d’y faire adhérer tout le monde (surtout les simples tailleurs de pierre). Il faut communiquer à l’ensemble des ouvriers, le désir et l’envie d’oeuvrer pour l’intérêt de tous.

    • 25 août 2009 à 00:45 | Albatros (#234) répond à niry

      Bien dit !!! et aussi valable pour une mosquée ou une pagode en plus !!!.

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS