Les chiffres parlent d’eux mêmes. Plus de 87 % des Malagasy, tous les âges confondus, ont des dents abîmées. Le taux est relativement élevé puisque à l’échelle mondiale, il est de 76,92 %. En considérant les classes d’âge, la situation est très inquiétante. 80 % des enfants malagasy de moins d 6 ans et 98 % des adultes de 35 ans à 44 ans voient déjà leurs dents se détériorer. C’est ce qu’on a appris hier à Tsinjoarivo, commune rurale d’Ambohimandry, Région d’Itasy lors du lancement officiel de la « Semaine bucco-dentaire » .
Interrogé sur ces cas, Dr Evah Ranivoarilanto du service de la Santé buccodentaire au sein du ministère de la Santé, du Planning familial et de la Protection sociale a affirmé que les Malagasy ont des dents fragiles dès leur naissance. « Ceci est dû en raison du manque de fluor dans les aliments que nous mangeons et dans l’eau que nous buvons à l’exception de l’eau à Ampanihy. Pour y faire face, les autorités malagasy ont décidé d’ajouter le fluor dans le sel de cuisine, voici quelques années », a-t-elle expliqué.
- Entre Ar. 2000 et Ar. 5000 pour une extraction
Elle a parlé de la prévention. Ce qui paraît urgent, c’est de soigner les dents abîmées. Tous les chefs de districts sont déjà dotés de cabinets dentaires publics. Certaines zones rurales les sont également. Ce qu’on a constaté, c’est que les malades sont moins nombreux pour y aller. Pourquoi ?
« D’abord, ces gens font une vingtaine voire trentaine de kilomètres pour trouver un cabinet dentaire. Mais la raison principale est surtout le manque de sensibilisation. Beaucoup estiment que les maux de dents peuvent être guéris par des plantes . Ils n’accordent pas une importance particulière à la santé bucco-dentaire ».
Selon toujours le Dr ; Evah, les coûts du traitement ne devraient pas être un facteur qui empêchent les gens de voir des dentistes. Pour l’extraction ou le soin d’une dent, le tarif est de Ar 2 000 à Ar 5000 dans les cabinets dentaires publics. Les soins sont gratuits pour les plus démunis. Ces prix sont relativement chers pour les familles qui ont un faible revenu. Rien de surprenant si beaucoup profitent de la Semaine bucco-dentaire pour soigner leurs dents. Durant cette campagne, les services sont entièrement gratuits.
