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Médias

Liberté de la presse

Madagascar progresse et se trouve à la 64ème place sur 180

vendredi 13 février 2015 | Léa Ratsiazo

Le dernier classement de RSF (Reporters sans frontières) 2015 classe Madagascar à la 64éme place sur 180 en matière de liberté de la presse. Il a ainsi gagné 17 places par rapport au dernier classement et se trouve dans une situation moyenne par rapport à l’ensemble. Selon RSF, « la transition démocratique, avec l’élection du nouveau président Hery Rajaonarimampianina en janvier 2014, et le départ du ministre de l’Information, a fait gagner 17 places au pays qui se trouve au 64e rang. Même si des sujets restent tabous, notamment les monopoles économiques d’acteurs politiques de premier plan ».

L’île Maurice comme le Mozambique et les Seychelles se trouvent derrière la Grande Ile tandis que les Comores comme Haïti font mieux en matière de liberté de la presse.

Mais d’une manière générale la liberté de la presse a connu une « régression brutale » en 2014 selon Reporters sans frontières (RSF). La zone « Afrique du Nord - Moyen-Orient » est celle où on compte le plus grand nombre d’atteintes à la liberté de l’information. Madagascar figure donc dans la moyenne en Afrique subsaharienne.

Il est sûr que les tenants du pouvoir vont brandir ce dernier classement RSF comme une victoire personnelle tandis que la presse malgache, notamment les organes de presse privée, vont apprécier différemment ce classement. Mais quoi qu’il en soit, nous sommes encore loin derrière les grands pays nordiques européens, toujours champions du monde en liberté en tout genre dont en matière de la liberté de presse.

La liberté de la presse est-t-elle un privilège des plus riches ? demande RSF. « La richesse par habitant est corrélée positivement à la liberté de la presse (coefficient de corrélation de -0,41). Une tendance symbolisée par les performances de la Norvège et du Danemark, qui font partie de la liste des 20 pays ayant le plus important PIB par habitant au monde et qui sont respectivement 2ème et 3ème au classement mondial 2015. À l’opposé, les pays les plus pauvres tels que l’Éthiopie, la Gambie ou l’Érythrée apparaissent en bas de classement, respectivement 142e, 151e et 180e. Dans ces pays, pauvreté et autoritarisme vont de pair et l’information est étouffée au profit d’une propagande d’État. »

Quelques contre-exemples démontrent que la liberté de la presse n’est pas l’apanage des riches. Le Niger, pays le moins développé au monde d’après le Programme des Nations unies pour le développement, est classé 47e sur 180 dans l’édition 2015 du Classement mondial. En dépit d’un environnement économique difficile, l’organisation a constaté, depuis la chute du régime Tandja, une diversité de titres et une pluralité intéressante de médias, au sein desquels la liberté de ton est de rigueur. Néanmoins au Niger comme à Madagascar, la pauvreté du pays limite le développement des médias.

Il y a également une relation étroite entre stabilité politique et liberté de la presse, d’après RSF même s’il y a toujours des exceptions. « Avec un coefficient de corrélation de 0,59, l’“indicateur de stabilité politique” de l’Institute for Economics and Peace (IEP), entendue comme la capacité d’un État à satisfaire les besoins de l’économie et des investisseurs, et le Classement mondial de RSF, sont liés. Pays réputés pour leur stabilité économique, l’Allemagne (12e), la Finlande (1er) ou la Nouvelle-Zélande (6e) assurent aussi la pérennité d’une presse libre. À l’inverse, au Soudan du Sud (125e) ou en Afghanistan (122e), l’instabilité économique va de pair avec une liberté de la presse fragile. En proie à une guerre civile, le Soudan du Sud, jeune pays africain se déchire et la presse se polarise à l’extrême. En Afghanistan, c’est la capacité de l’État à assurer la sécurité des médias qui fait défaut. »

Toutefois, cette corrélation n’est pas systématique avec la Chine (176e), la Malaisie (147e) ou du Mexique (148e) qui offrent une stabilité mais étouffent durement la liberté de l’information.

6 commentaires

Vos commentaires

  • 13 février 2015 à 09:51 | Paulo Il leone (#6618)

    Madagascar a un incroyable talent !

    A Dago, on meurt de faim ... mais au moins on est bien informé !

    Il est toujours bon de rappeler que Madagascar respecte les droits de l’homme, en particulier le droit fondamental à la pauvreté et à la faim !

    Vive l’indépendance !

  • 13 février 2015 à 10:22 | revysaditra (#8500)

    Tsy resaka fahantrana ilay izy fa resaka toe-tsaina. Tsy resaka vola ihany na fananana no tiany lazaina eto fa dia ny fandavan-tenananao hanampy ny hafa. Tsy tamin’ity taona ity ihany io stat fikilasiana io fa hatramin’izay na ankapobeny. Omeko ny ohatra ianao... ..aoka fa ataoko amin’ny ankapobeny... izay ilay atao hoe : “liberté de déformer l’information” (izay tsy misy n’aiza n’aiza eran-tany afa tsy eto Madagasikara) ?

    Tsy resaka fahantrana ilay izy fa resaka toe-tsaina. Anontanio ny tenanao hoe oviana aho no nanaolotra ny fahaizako, ny herim-poko, ny fitiavako ho an’ireo izay tsy misy ifandraisana amiko..... raha tsy mbola nisy izany dia inoy fa betsaka no mbola tsia koa. Dia avy amin’izay ny kaonty amin’izao « classement » izao.

    Tsy (« diffusion de fausses informations ») ...izany hoe : vaovao marina fanahiniana nodisoana. Dia aiza ny tohiny ary inona no vokany ? 64ème place sur 180. Izay ny mikasika an’iny fanodikodiana saim-bahoaka iny.

    Mazotoa daholo indray ary.

  • 13 février 2015 à 12:24 | Saint-Jo (#8511)

    64è sur 180 !!! Vous nous faîtes rire ! Ce que nous constatons c’est que la liberté de la presse est inexistante dans ce pays. N’oubliez pas : la radio et la TV font aussi partie de la presse. Même la presse écrite n’est pas suffisamment libre dans ce pays : elle est aux mains des groupes de gens riches (comme dans certains pays occidentaux !).
    Un rêve : à quand une presse écrite gratuite distribuée dans la rue, comme les tracts des partis politiques ?

    • 13 février 2015 à 18:43 | Isambilo (#4541) répond à Saint-Jo

      Une presse gratuite n’existe que dans les pays totalitaires.
      Les gratuits français sont financés par la pub, une façon comme une autre de dépendre de quelqu’un.
      Mediapart , Le Canard (à 100%) et le Monde Diplomatique sont les seuls à ne dépendre que de leur vente

    • 13 février 2015 à 20:05 | Saint-Jo (#8511) répond à Isambilo

      Un quotidien distribué aux lecteurs sans que ceux-ci déboursent le moindre sou, il paraît que ça existe dans le métro parisien.
      Si ça existe vraiment, c’est ça que j’appelle un journal gratuit.

  • 13 février 2015 à 13:30 | DIPLOMAT (#846)

    C’est bon signe.
    Il faut encourager cet élan.
    Cette avancée est surtout une reconnaissance de la presse internationale qu’il y a eu des efforts , et que les choses ont changé depuis le depart du Putchiste.

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