Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
lundi 25 novembre 2024
Antananarivo | 04h12
 

Politique

Transparence des gouvernements

Madagascar classé 74è sur 102 pays

mardi 31 mars 2015 |  2312 visites 

Le World Justice Project (WJP) a publié le 26 mars dernier le WJP Open Government Index 2015, qui constitue la première tentative àmesurer la transparence du gouvernement basée sur les expériences et les perceptions des populations. Selon l’Indice, Madagascar est en général classé 9è parmi les 18 pays de la région de l’Afrique subsaharienne, soit àmi-chemin entre les mauvais et les pays dont le gouvernement pourrait servir de modèle ; 6è parmi les 15 pays àfaible revenu, ce qui signifie que le pays figure dans la tranche supérieure des pays où le revenu est très faible ; et 74è parmi les 102 pays au niveau mondial. Le pays en tête du classement du WJP Open Government Index 2015 est la Suède, et le pays le moins performant est le Zimbabwe. Au sein de la région de l’Afrique subsaharienne, le pays en tête est l’Afrique du Sud ; et le pays en bas de classement est le Zimbabwe. A certains égards, Madagascar est aux yeux de ce rapport, mieux loti que le Zimbabwe si on devait considérer ce classement qui est paru au moment où le président du Zimbabwe est àla tête de l’Union africaine. Il faut signaler que le Zimbabwe vient de sortir d’un embargo occidental de plus de dix années.

Les notations du WJP Open Government Index 2015 sont dérivées de plus de 100,000 sondages des ménages et de questionnaires d’experts nationaux. L’Index couvre 102 pays et juridictions au total, et est organisé autour de quatre aspects : la publication des lois et des données du gouvernement ; le droit àl’information ; le droit de pétition et la participation des citoyens ; et les mécanismes de réclamations.

Madagascar est classé en tête dans le domaine de « la publication des lois et des données du gouvernement  » (58è sur 102 pays) ; son score le plus mauvais est en terme de « mécanismes de réclamations  » (87è sur 102 pays).

En plus des scores et classements, le WJP Open Government Index 2015 considère les expériences des personnes ordinaires lorsqu’ils demandent des informations au gouvernement. A travers le monde, moins de la moitié (40%) des personnes interrogées connaissaient des lois qui soutiennent le droit d’accès àl’information détenue par le gouvernement. A Madagascar, 43% des ménages interrogés répondent qu’ils ont connaissance de ces lois. Parmi les 8% qui ont fait une requête d’information auprès du gouvernement, seulement 61% ont reçu une réponse, et parmi ceux-ci 55% n’étaient pas satisfaits avec le processus.

Des observateurs de la vie publique sont perplexes devant ce classement et cette appréciation de WJP. Rien qu’àlire en diagonale les rapports du Médiateur de la République, on se rend compte des réticences ou des hésitations des usagers de l’Administration àfréquenter malgré eux cette Administration gouvernementale, sans parler des difficultés des citoyens et contribuables, ou des personnes retraitées àrentrer dans leurs droits. Quant àl’accès àl’information auprès du gouvernement, ce n’est guère mieux ; ou bien les experts de WJP se seraient-ils contentés de ces communiqués bi-hebdomadaires du Conseil de gouvernement et du Conseil des ministres ? Est-ce que ces experts et enquêteurs de WJP ont-ils approché les simples gens et leur ont demandé le nom du ministre malgache des Finances et du Budget ou celui de la Jeunesse et des Sports ou encore le ministre qui s’occupe des questions foncières ? voire celui du Premier ministre ?

Des données détaillées par pays, ainsi que les classements dans les différents domaines et des idées clés au niveau mondial sont disponibles sur worldjusticeproject.org/opengov

« La transparence du gouvernement est vital pour le gouvernement et les gouvernés  », dit Juan Carlos Botero, Directeur Exécutif du World Justice Project. « La transparence permet d’améliorer la prestation des services publics, promouvoir la légitimité du gouvernement, et encourager les citoyens àcollaborer avec le gouvernement et contrôler sa performance  ».

Un rapport accompagne également le WJP Open Government Index 2015 et fournit un aperçu mondial de la relation entre la transparence du gouvernement et d’autres aspects de gouvernance et de développement, tels que la participation au « Open Government Partnership  », àl’égalité des genres, au droit àl’information dans la loi et dans la pratique, et l’impunité.

« Le WJP Open Government Index examine des situations pratiques et quotidiennes, par exemple l’accès àl’information publique lorsque les personnes la demandent, ou si les personnes peuvent faire entendre leur voix et participer au processus de décision  », dit Alejandro Ponce, WJP Chief Research Officer. « Nous espérons que le rapport encouragera des choix politiques qui mettent en avant la transparence, et promeut une supervision efficace des citoyens sur leur gouvernement, et accroitre la collaboration entre les secteurs publics et prives.  »

Les classements du Madagascar (1 est le meilleur classement) :

CLASSEMENT AU NIVEAU MONDIAL : 74/102

CLASSEMENT AU NIVEAU REGIONAL : 9/18

CLASSEMENT PAR GROUPE DE REVENU (FAIBLE REVENU) : 6/15

ASPECTS DE LA TRANSPARENCE DU GOUVERNEMENT
SCORE
CLASSEMENT MONDIAL
CLASSEMENT REGIONAL
CLASSEMENT PAR GROUPE DE REVENU
Publication des lois et des données du gouvernement
0.45
58
2
3
Droit àl’information
0.46
77
6
4
Participation des citoyens
0.54
74
13
9
Mécanismes de réclamations
0.42
87
13
9

- WJP Open Government Index – Aspects

  • Publication des lois et des données du gouvernement : mesure si les lois basiques et l’information sur les droits légaux sont disponibles publiquement, présentés dans un langage clair, et rendus accessibles dans toutes les langues parlées par des segments significatifs de la population. Cet aspect mesure aussi la qualité et l’accessibilité de l’information publiée par le gouvernement sur papier ou en ligne (transparence active), et si les régulations administratives, les projets de lois, les décisions administratives, et les décisions des cours de justices sont rendus accessibles àla population dans les délais.
  • La participation des citoyens : mesure l’efficacité des mécanismes de participation des citoyens, y compris les libertés d’opinion et d’expression, les libertés de réunion et d’association, et le droit àla pétition devant le gouvernement. Cet aspect mesure aussi si les personnes peuvent exprimer leurs préoccupations aux représentants du gouvernement et membres de la législature, et si ces représentants fournissent des informations suffisantes, et avisent àpropos des décisions qui affectent la communauté, y compris les opportunités d’évaluation par les citoyens.
  • Les mécanismes de réclamations : mesure si les personnes peuvent en pratique formuler des réclamations contre les fonctionnaires et services publics aux représentants du gouvernement, et si ces derniers répondent àces plaintes. Cet aspect mesure aussi si les personnes peuvent remettre en question les décisions du gouvernement devant une autre agence gouvernementale ou un juge.

A PROPOS DU WORLD JUSTICE PROJECT :

Le World Justice Project® (WJP) est une organisation indépendante et multidisciplinaire qui travaille àl’avancement de l’Etat de droit àtravers le monde et qui a son siège àWashington DC, apparemment donc d’origine américaine. L’Etat de droit est la base pour des communautés de paix, d’opportunité et d’équité, fondement du développement, de la responsabilité du gouvernement, et du respect des droits fondamentaux. Le World Justice Project (WJP) travaille avec des citoyens et des leaders de professions et secteurs varies àtravers le monde pour faire avancer l’Etat de droit. A travers nos programmes complémentaires de Recherche et d’Expertise Académique, le WJP Rule of Law Index, et d’Engagement, le WJP cherche àaccroitre la connaissance publique sur l’importance fondatrice de l’Etat de droit ; àstimuler les réformes publiques ; et àdévelopper des projets pratiques au niveau des communautés.

Recueilli par Raw