Hier, la tension n’était pas près de tomber chez les « Jesosy Mamonjy » à Ankorondrano. Les enseignants, élèves, les parents ainsi que les responsables eux-même ont été convaincus que rien ne va plus. La nomination de Barry Johanès Ratsimba, nouveau Dg de l’école « Jesosy Mamonjy » a entraîné la création de facto de deux groupes d’établissements rivaux : d’un côté, l’école « Jesosy Mamonjy » sous la direction du nouveau Dg et de l’autre, l’école « Pentecôtiste », fidèle à M. Joroarinosy, le directeur qu’on vient récemment d’expulser. Or, pour prouver leur bonne volonté, les nouveaux dirigeants de l’école insistaient hier que tous les élèves doivent étudier ensemble, et ce, dans les mêmes salles. D’ailleurs, ils ont implanté une grande pancarte juste sous les vérandas où il est mentionné que les cours continuent ce jour, et les enseignants reprennent leurs activités. Du coup, les élèves appuyés par quelques parents qui restent fidèles à Joroarinosy Razafimpianarana protestent. Ils l’ont manifesté à travers un véritable sit -in dans la vaste cour du local des « Jesosy Mamonjy » hier. « Il faut que ces élèves terminent l’année scolaire. Ensuite, ils pourront régler leurs différends durant les grandes vacances », a dit un père de famille, qu’une dame nommée Bodo a ponctué par cette phrase « Où est la lettre d’expulsion du directeur » , se demande-t-elle. Mais les élèves eux-même avaient leurs mots à dire : « Nous demeurons fidèles à notre école pentecôtiste », lance un groupe de jeunes filles. Mais surtout, il y a les parents plus déterminés que d’autres. « Nous ne voulons pas de cette école dirigée par des voyous. Il n’’y avait aucune transparence dans la procédure d’expulsion de Joro. Le décret semble tomber tout simplement comme ça à notre insu », tranche un père de famille mécontent.
- Conflit au niveau de la gestion de l’école
Le ton s’est donc haussé, notamment au niveau des deux équipes dirigeantes protagonistes. Pour les partisans de M.Joroharinosy Razafimpianarana, celui-ci ne pourra pas partir qu’après avoir démissionné. Le cas échéant, il peut encore conserver son titre de directeur. « Le directeur Joroharinosy ne se cache guère nulle part. On peut le voir chez lui du côté d’Ambohipo. Seulement, il veut contrecarrer de toute son âme l’esprit diabolique qui règne ici en ce moment, « lâche » « Milaza ny marina tsy mandainga », un littérateur plein de foi, et adepte de première heure des dogmes de Daoud, le fondateur de l’Eglise pentecôtiste. Et de poursuivre encore : « Les gens de l’Association cultuelle sont responsables de l’avenir de ces enfants. Nous, nous n’avons rien contre la loi. C’est eux qui ont occupé les salles en empêchant nos élèves d’y entrer ».
De son côté, il semble que le nouveau directeur a appelé à trois reprises les parents d’élèves pour une négociation. Certains d’entre eux ont répondu à l’appel. Mais ils ont été rapidement interceptés par les inconditionnels de M. Joro. L’on organisait même un culte sur les lieux. Aucune amélioration encore. Alors, de guerre lasse, les responsables au sein de l’Association préféraient parler de classes parallèles. Dans ce cas, il n’y aura pas de doute. Elèves pentecôtistes et « Jesosy Mamonjy » sont désormais des frères ennemis dès cet instant même. A moins que...
