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Economie

La rareté du raphia persiste

Les artisans en subissent le coût

samedi 9 avril 2016 | Randria M

La rareté du raphia sur le marché local persiste et commence à devenir un sérieux problème pour les artisans malgaches. Ces derniers ne peuvent plus produire régulièrement, étant donné que le raphia constitue une de leurs matières premières. Le marché ne peut satisfaire les demandes des artisans. Le prix ne cesse de croître, allant de 800 Ariary le kilo à 2 000 Ariary en 2012, le kilo de raphia coûte maintenant 4 500 Ariary.

Saisons ou exportation massive

Cela est dû à la déforestation dans les régions productrices de raphia comme Mahajanga, Antsiranana, Fianarantsoa ou Antananarivo ; il y a également le changement climatique qui perturbe les saisons et les cultures. Mais la principale cause en est l’exportation massive du raphia. En effet Madagascar approvisionne 75% des produits de raphia brut dans le monde. Le raphia de Madagascar, connu pour sa qualité, est demandé par de grandes marques internationales. Rappelons qu’en septembre 2015, un projet a été mis en place pour répondre à cette demande, dont les bénéfices reviendront aux producteurs malgaches. Ce projet devrait s’accompagner de la promotion des ressources locales, notamment de la plantation et de la production.

Avant de procéder au tissage, il faut d’abord sécher les raphias, on peut les peindre ensuite, ce qui requiert d’autres matériels

Toujours est-il que les artisans traversent une période difficile. Il y a les petites entreprises qui essayent de collaborer avec différentes entités pour pouvoir s’en sortir mais il y a aussi ceux qui produisent individuellement.

Haja et ses chapeaux aux couleurs vivaces

Haja fait partie de ces artisans qui utilisent comme matière de base le raphia. Ses œuvres sont composées essentiellement par des chapeaux aux milles couleurs vivaces : rouge, vert, blanc, orange, fushia,…

Agée de 25 ans, elle habite avec sa mère et sa jeune sœur. Elle a commencé à consacrer sa vie à cet art depuis le mois d’octobre 2014. « Nous avons bien essayé de nous en sortir jusqu’ici, à part la culture, cela nous aide à satisfaire nos besoins ».

Haja a appris à tisser les chapeaux par elle -même, de plus que c’est un don pour les jeunes filles de leur famille. Après, elle a suivi une formation en tissage, étant membre d’une association, « mais quand cette dernière s’est dissoute, nous avons décidé, ma mère et moi, de continuer notre chemin ». C’est une passion et une tâche qui nécessite un travail méticuleux et une patience.

A partir d’un kilo de raphia, elles peuvent tisser jusqu’à quatre chapeaux. Le prix d’un chapeau est de 2 000ariary, vendu au marché de Coom 67ha. Elle livre 20 pièces par semaine.

« Cette période n’est pas favorable pour les raphias donc nous en trouvons rarement au marché, en plus c’est cher, pourtant nous devons satisfaire nos besoins quotidiens qui en dépendent » affirme Haja.

« A la base, nous avons commencé par un fond de 50 000 Ariary. Au début, nous avons voulu améliorer notre niveau de vie mais avec ce rythme, nous ne pouvons espérer que subvenir au strict nécessaire. Nous persévérons car nous souhaitons progresser dans ce secteur, comme tant d’autres » confient Haja et sa mère.

21 commentaires

Vos commentaires

  • 9 avril 2016 à 09:06 | Noue (#2427)

    « Cela est dû à la déforestation dans les régions productrices de raphia comme Mahajanga, Antsiranana, Fianarantsoa ou Antananarivo »

    Eh oui ! malheureusement , personne n’y fait rien !

  • 9 avril 2016 à 10:11 | Gérard (#7761)

    vendez le raphia, les chinois vous vendrons les chapeaux

    • 9 avril 2016 à 23:19 | Gérard (#7761) répond à Gérard

      oups !
      « vendez le raphia, les chinois vous vendront les chapeaux »
      azafady...

    • 10 avril 2016 à 02:07 | Cylab (#9448) répond à Gérard

      Actuellement c’est le chapeau Panama qui est à la mode !

    • 10 avril 2016 à 15:44 | Gérard (#7761) répond à Cylab

      le chapeau des hommes de paille ?

    • 10 avril 2016 à 17:24 | Cylab (#9448) répond à Gérard

      Tout à fait, ces personnes qui nous ont mis sur la paille.

  • 9 avril 2016 à 12:08 | staufen (#9499)

    Bien vu Gérard.Les chinois sous des airs trés gentils vont piller Madagascar.L’ancien colonisateur français va bientôt passer pour un bienfaiteur de L’humanité

  • 9 avril 2016 à 12:11 | Stomato (#3476)

    C’est hélas un exemple de plus qui montre a quel point les Malagasy sont imprévoyant.
    Pratiquant des méthodes de cueillette ils veulent sans changer de méthode s’intégrer dans les marchés mondiaux !
    Ils promettent aux étrangers des livraisons en quantités sans s’assurer que la production suivra.
    Souvenez vous, ceux qui peuvent, en 1976 l’amiral s’était engagé a fournir de la viande de zébu aux russes. Il lui a fallu spolier les petits producteurs de toute l’Ile en réquisitionnant leurs troupeaux !
    Je ne vais pas cité toutes les productions dites de rente que Madagascar à littéralement tuées par méconnaissance des réalités du terrain.
    Ah mais oui c’est bien sûr, c’est encore de la fautes des vazaha qui n’ont pas enseigné la nécessité de prévoir à ces messieurs les dirigeants.
    Il n’y a guère que les femmes qui savent penser au lendemain. C’est semble-t-il un exercice impossible pour des hommes !
    (Inutile de critiquer cette dernière phrase, pensez au nombre de femmes seules qui élèvent les enfants nés de rencontres promises de longue durée !)

    • 9 avril 2016 à 12:21 | vatomena (#7547) répond à Stomato

      La vente de vanille a chuté de moitié . La qualité n’est pas au rendez vous .la teneur en vaniline de chaque gousse a baissé .Ce sont les créoles qui ont introduit cette culture de rente à Madagascar .La perte de valeur est elle due aux vazaha ,au cultivateur malgache ou au négociant chinois qui s’est emparé du marché . Les ’cépamafautistes " en décideront .

    • 9 avril 2016 à 12:34 | negusti (#1339) répond à Stomato

      Ces gens là vont juste pleurer, se plaindre, désigner des coupables...sans jamais se tourner vers une solution durable.La déplorable mentalité de beaucoup d’entre eux !

    • 9 avril 2016 à 13:33 | Cylab (#9448) répond à Stomato

      C’est la recherche du profit maximum à court terme qui anime nos artisans. Il propose à l’acheteur un superbe échantillon à un prix intéressant. Une fois le marché conclu, les premiers approvisionnements répondent aux critères de la commande mais dans le temps le bon stock s’épuisant, il faut bien recourir à la mauvaise production, car entre-temps l’artisan n’a pas réinvesti pour mieux produire. Il a construit une maison, s’est acheté un 4x4, a marié en grande pompe sa fille...
      Au final, il perd son marché et ira trouver un autre client à tromper.
      C’est çà l’artisanat malgache.

    • 9 avril 2016 à 18:44 | Stomato (#3476) répond à vatomena

      Au cours de ma vie antérieure j’ai beaucoup fréquenté des « parfumeurs » qui achetaient beaucoup de vanille de Madagascar. J’ai vu de très près des vanilles adultérées de différentes manières, dont une consistant à insérer des clous dans les gousses !!! Ah le poids y était bien !
      Et l’épisode Coca Cola à la vanille vaut aussi sont pesant de cacahuètes ! Suite à l’entourloupe faite à Coca Cola Company par les géniaux commerçants Malagasy, pendant une dizaine d’année il n’y a plus eu de coca à la vanille. Ces bouteilles reviennent sur le marché maintenant, faites avec de la vanille venant d’Inde ou du Vietnam ! Il était question de commandes de l’ordre de 2000 tonnes par an de vanille sèche.
      Vive le système EPM !

    • 9 avril 2016 à 18:54 | olivier (#7062) répond à vatomena

      L’histoire de répète Vatomena...

      on récolte en avril ce qui devrait l’être en Juillet...

      Dans l’indifférence..pour ne pas dire la complicité..la plus totale !

      la piquette sera bonne...

      mé cépamafôte

      pas nouveau...

  • 9 avril 2016 à 16:30 | Albatros (#234)

    Ce qui est terrible c’est de voir l’engouement (avec ses excès de vocabulaire !) que déclenche un article sur un éventuel changement de 1er « sinistre » (comme disait Coluche !) et le peu d’intérêt porté sur un problème récurant à Madagascar, à savoir : la dilapidation des richesses du pays par une mauvaise utilisation économique de ces dernières.

    Comme pour : le Bois de Rose, la Vanille, la Pêche au large etc... etc..., les gouvernements successifs n’arrivent pas (ou ne veulent pas !) mettre en place des industries de transformation capables d’ajouter sur place, à Madagascar, un mieux être pour le maximum de la population.
    Comme le dit très justement Gérard (post 9 avril 12:08) : « vendez le raphia, les chinois vous vendrons les chapeaux ».
    Les « politichiens » malgaches préfèrent favoriser les exportateurs de matières premières malgaches, en touchant au passage des royalties, que de développer l’Industrie, même de base comme la fabrication de chapeaux et de paniers, pour augmenter le PIB de la Grande Ile.
    J’ai déjà eu l’occasion sur ce forum de dire qu’il ne s’agissait pas de créer des usines d’automobiles ou de se lancer dans l’industrie aéronautique, mais Madagascar a la possibilité de développer, sur place, avec des moyens relativement simples, une industrie légère et rentable dans la transformation des matières premières dont elle dispose.
    Ces centres industriels pouvant, en plus, être réalisés au plus près de la zone de production en évitant l’engorgement des grands centres urbains comme Tananarive.
    Pour reprendre le post de Cylab (09 avril 13:33), je dirai qu’il est possible que l’artisan malgache ait, peut être, recherché un profit maximum à court terme, mais je pense qu’il a surtout été trompé et/ou abusé par un intermédiaire véreux qui lui retombera toujours sur « les roues de son 4x4 » pour reprendre une image féline.

    • 9 avril 2016 à 18:52 | Stomato (#3476) répond à Albatros

      >>Madagascar a la possibilité de développer, sur place, avec des moyens relativement simples, une industrie légère et rentable dans la transformation des matières premières dont elle dispose.<<

      Totalement d’accord avec vous Albatros !
      Il ne faut pas être supérieurement intelligent pour que grâce à internet un malgache puisse se rendre compte qu’un des besoins grandissants en Occident est l’alimentation BIO !
      Madagascar à tout pour commencer une production et une transformation de produits alimentaires dont l’Europe à besoin.
      Internet permet de savoir quelles sont les conditions à remplir pour s’adresser à ce marché.
      Administratives, techniques, commerciales, toutes les conditions à remplir existent.
      Pire (sic) des malgaches de la diaspora seraient disponibles pour traduire en malgache les particularités de langage européen....

      Pas de moyens va-t-on me dire.
      Je traduit par pas de moyens intellectuel ! Trop fatiguant, bof si je ne fais rien le vazaha me donnera de quoi manger.

    • 9 avril 2016 à 20:19 | Albatros (#234) répond à Stomato

      Bonsoir Stomato.
      En ce qui concerne le BIO.
      Il serait facile de prendre l’exemple du miel qui, au moins pour le moment, n’est pas pénalisé par une utilisation massive de produits chimiques, ni par l’invasion du frelon asiatique.
      Ou celui du vin BIO. Madagascar a un climat et des étendues de terre pouvant, sans vouloir concurrencer la production d’Afrique du Sud, avoir des débouchés vers Maurice et la Réunion, qui ont moins de possibilité viticole.

    • 10 avril 2016 à 02:03 | Cylab (#9448) répond à Albatros

      Je ne suis pas sûr que le vin Bio serait une bonne idée. Déjà il faudrait que le vin classique ait une bonne notoriété local et international avant de se lancer dans la commercialisation d’une appellation Bio.

    • 10 avril 2016 à 19:02 | Gérard (#7761) répond à Cylab

      l’albatros, c’est bien connu est une fois décollé, le volatile le plus malin, qui sait le mieux utiliser les éléments pour se maintenir en l’air sans fatigue !

      ce pays, qui ne parvient pas à « décoller » , à utiliser ses fantastiques ressources , naturelles, minières, humaines (mais oui) serait il, tout comme l’oiseau géant du poète, encombré d’atouts démesurés ?

      plus sérieusement pourquoi personne ne s’est engouffré dans la brèche laissée par la mort de Tiko
      pourquoi achète t on ici des produits laitiers égyptiens, des produits laitiers du désert !!

      pourquoi le vin malgache est il à gerber ? , parce que faire du bon vin réclame un peu de soin et d’hygiène

      pourquoi tout va t il de mal en pis (de vache ?) dans notre île ou tout le monde vole sauf les avions, parce que mora mora , doucement , pourquoi faire aujourd’hui ce qu’un autre peut faire demain ?

  • 9 avril 2016 à 20:13 | cander (#9289)

    Madagascar peut répondre aux besoins informatiques en créant à Madagascar des applications mobiles et des sites web aux entreprises mondiales qui en ont besoin.

    Il manque 100.000 informaticiens en France.

    Aux USA où il manque 1.000.000 d’informaticiens, les américains ont développés une Silicon Valley en Inde qui a permis de créer 700.000 emplois.

    Créons ensemble la Silicon Valley à Madagascar en se formant avec nos formations gratuites www.boite2.com/formation/ et faire venir des entreprises internationales qui créent des emplois sur l’ile en recrutant des informaticiens certifiés aux métiers du web et du mobile.

    • 10 avril 2016 à 08:24 | Stomato (#3476) répond à cander

      Créer une Silicon Valley à Madagascar ?
      Pourquoi pas, l’idée n’est pas mauvaise, sauf que les entreprises de la Silicon Valley ont fait de cette région un endroit où la vie est très onéreuse et maintenant invivable...
      Par ailleurs y a-t-il à Madagascar des Bill Hewlett, Dave Packard, Steve Jobs, Steve Balmer, Robert Finnigan, la liste est trop longue donc j’abrège.

      Des gens comme eux existent probablement.
      Mais y-a-t-il à Madagascar un gouvernement composé de femmes et d’hommes prêts à permettre vla création de richesses modernes et actuelles ?

      Vous parlez de formations gratuites !!!
      Cela fait 50 ans que Madagascar vit de choses gratuites, données par les bailleurs de fonds.
      Enfin donné est un euphémisme, c’est gratuit pour le parents et d’un prix astronomique pour les enfants...
      Ce qui est gratuit n’est pas cher donc par définition toujours trop cher.

      Pourriez vous préciser ce que vous entendez par : créons ensemble la silicon valley... De quel ensemble parlez vous ? Avez vous une liste nominative de gens et et de structures qui composent cet ensemble ?

    • 10 avril 2016 à 08:32 | Stomato (#3476) répond à Stomato

      Tout porte à croire que le pseudo cander correspond à celui qui se fait appeler MONSIEUR Franck PARIENTI sur divers sites internet.

      Assez curieux également il semble n’avoir de projet(s) que pour Madagascar !!!
      Étrange n’est-il pas ?

      A vous de juger lecteurs de TM...

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