Le grand photographe, reconnu à travers ses clichés artistiques émouvants, revient au CCAC pour une exposition exceptionnelle. Pierrot Men a bénéficié d’une bourse « Visa pour la création » qui lui a permis de se confronter en septembre 2007 à un pays, à des coutumes, à une langue, à des pratiques, à des gens qu’il ne connaît pas.
Il nous transporte à l’autre bout de l’Afrique, dans un Maroc en plein Ramadan. Captant « ces signes étranges émis par les choses ordinaires », Pierrot Men nous propose une vision personnelle du pays, entre photo d’auteur et reportage humaniste.
- A la découverte de ce pays maghrébin
Le 21 septembre 2007, Pierrot Men quitte Madagascar pour une terre qui lui est jusque-là totalement inconnue : le Maroc. Il a deux semaines pour photographier ce pays du Maghreb, deux semaines pour tenter de l’approcher, de mettre en images les sentiments, les impressions et les découvertes qu’il en retirerait.
Si ses compatriotes malgaches lui facilitent beaucoup la tâche : il suffit souvent d’une simple salutation, de quelques mots, pour que surgissent une aisance, un naturel, un plaisir d’être face à l’appareil photographique. C’est avec une certaine appréhension qu’il foule le sol marocain en période de Ramadan Pierrot Men adopte une autre attitude pour pouvoir prendre des photos : essayer de passer inaperçu, se fondre dans le décor, être un photographe fantôme.
Malgré les difficiles conditions de prises de vue avec lesquelles il doit s’accommoder, il est frappé par la beauté de ce pays marocain. Il y a bien sûr la lumière, qui est essentielle pour un photographe, une lumière extraordinaire. Et il y a aussi, pêle-mêle, la beauté des gens, des paysages, de l’architecture des villes, les couleurs que l’on rencontre aussi bien dans les souks, dans les rues, dans les campagnes ou dans les tenues vestimentaires…
Il nous présente aujourd’hui le fruit de ce travail. Un Malgache, qui, pour la première fois pose le pied au Maroc, présente des hommes, des langues, des cultures, des passés, des pratiques religieuses, des relations sociales, des paysages, des lumières… avec lesquels il n’est pas familier.
Recueilli par Daddy R.