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Editorial

La hausse des matières premières agricoles

vendredi 11 avril 2008 |  2016 visites  | RAW

Les émeutes en Haïti, consécutives à la vie chère et à la hausse vertigineuse du prix du riz ne sont significatives de certains seuils à ne pas franchir en matière de gouvernance ou de mode de gouvernement. Dans cette perspective, nous vous livrons une explication de la situation mondiale en matière de cours des matières premières agricoles, faite par des experts internationaux.

« Le sucre, le maïs et le blé bénéficient du développement des biocarburants. La politique dans ce domaine est très active aux Etats-Unis, où 20% de biocarburants devront être incorporés dans les carburants d’ici à 2030. Cette orientation modifie complètement la filière agricole. La demande de maïs destiné à la production d’éthanol a augmenté d’un tiers cette année. Le prix de cette céréale a donc bondi. Les producteurs ont alors choisi de semer davantage de maïs, au détriment du blé. Plus rare, celui-ci est devenu plus cher. Les surfaces cultivées en blé ont donc été accrues, au détriment du soja, dont les cours se sont tendus à leur tour.

Les biocarburants sont principalement responsables de la flambée actuelle des cours des matières premières agricoles. Mais cette hausse des prix a été renforcée par de mauvaises conditions climatiques. La sécheresse a sévi en Ukraine, qui est le grenier à grain de l’Europe, mais aussi au Maroc et en Australie, où la production l’an dernier a baissé de 60% par rapport à 2005.
Face à l’inflation sur ces matières premières, des pays parmi les plus gros exportateurs mondiaux ont restreint leur offre. Après la Chine et la Russie, le Kazakhstan a pris cette décision. Ce pays est le cinquième exportateur mondial de blé.

Seuls les Etats-Unis et le Canada ont aujourd’hui les capacités nécessaires pour fournir des céréales sur le marché mondial. Il y a donc une situation de pénurie relative à la forte demande. Actuellement, les stocks mondiaux de blé représentent deux mois de consommation mondiale. Les réserves de soja n’excèdent pas un mois. La récolte devrait permettre de réduire ces tensions, si les conditions météorologiques sont normales. En cas d’intempéries ou de nouvelle sécheresse, le blé pourrait valoir 40% à 50% plus cher en 2009 ».

Bref, il s’agit certes de Haïti ou d’autres pays d’Afrique, mais cela signifie que se fier à des possibilités d’achat sur le marché international pour se nourrir est de plus en plus aléatoire car aucun ménage, aucun pays, aucune économie ne peut supporter une hausse de près de 70% de prix du riz en moins de 10 jours, précédé d’une hausse des produits pétroliers quelques jours auparavant, comme c’est le cas en Haïti.

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