Pour la Banque Mondiale, c’est en grande partie grâce au secteur informel que l’économie malgache résiste malgré l’enlisement de la crise politique. Mais cela peut se révéler dangereux à long terme.
La Banque Mondiale a fait paraître la semaine dernière un document dans lequel elle s’étonne de la résistance de l’économie malgache alors que le pays est plongé depuis plus d’un an dans une crise politique dont on ne voit toujours pas l’issue. Certes, l’économie est touchée par ce contexte, et est très affaiblie par rapport à son niveau de 2008. Mais elle ne s’est pas effondrée, contrairement à ce que prédisaient la plupart des observateurs.
L’institution internationale explique cette ténacité de l’économie malgache par la combinaison de trois facteurs : la timide reprise des activités privées grâce à la diminution considérable des violences ces derniers mois, les activités informelles dopées par les fortes performances du secteur rural (la production de riz a par exemple augmenté de 40% entre 2007 et 2009, d’après la FAO), et enfin le maintien d’une aide publique au développement à hauteur de 5% du PIB.
En ce qui concerne les activités informelles, la Banque Mondiale estime qu’elles ont augmenté de 13% en 2009, compensant en partie le déclin du PIB officiel.
Dans le secteur formel, on a d’abord assisté, durant les douze premiers mois de la crise politique, à une sévère baisse d’activité, qui a vu les ventes des 100 plus grandes entreprises chuter de 25%. Mais avec la quasi-absence des violences ces derniers temps, les activités industrielles et touristiques reprennent lentement, à l’exception toutefois des secteurs du textile et du bâtiment, encore en difficulté.
Une économie toujours fragile
Même si le constat de la Banque Mondiale est plutôt positif, l’institution précise qu’il faut rester vigilant, car un pays dans lequel la grande majorité des ménages vit sous le seuil de pauvreté reste vulnérable. L’économie malgache reste confrontée à trois principales menaces. La fragilité de la situation fiscale, d’abord, due à la faiblesse des taxes (payées seulement par le secteur formel), le commerce illégal des ressources naturelles, ensuite, qui, en faussant les règles du jeu, pourrait à terme ternir la réputation de Madagascar ; ce qui découragerait les investisseurs sérieux, et entraînerait l’accroissement des inégalités et des tensions politiques et sociales.
Dernier risque : la vulnérabilité du marché financier. En effet, même si celui-ci s’est montré jusque là remarquablement résistant, il reste à la merci du moindre choc, même de faible magnitude.
Le document de la Banque Mondiale précise que cette liste n’est pas exhaustive, et présente d’autres éléments susceptibles d’affecter l’économie : un regain de la violence, une insurrection militaire, des variations climatiques, une évolution du prix des denrées sur le marché international... Il signale en outre que les performances du secteur agricole ces deux dernières années sont en grande partie dues à une météo exceptionnellement bonne, car aucun cyclone n’a frappé la Grande Ile depuis 2008.
Vos commentaires
20 juillet 2010 à 15:35 | Bena (#494)
ne jamais confondre chiffres et réalité dans la marmite ! on murmure actuelement l’adesm, une organisation tgv qui a un P de moins. voila, la lutte des foza est sur le point de réussir, neny est de retour.
20 juillet 2010 à 16:07 | rabri (#2507) répond à Bena
Encore un de ces rapports des experts de SALON qui ne connaissent rien du tout au contexte réel du terrain. On connait la démarche habituelle : avant de rédiger ce rapport, nos experts se sont appuyés depuis leurs Salons bien douillets d’Europe ou d’USA sur des méthodologies préformatées, bien ficelées dans un tiroir et prêtes à être sorties au moindre besoin sans analyse réelle du terrain où les facteurs socio-culturels sont les plus prépondérants
> Il signale en outre que les performances du secteur agricole ces deux dernières années sont en grande partie dues à une météo exceptionnellement bonne, car aucun cyclone n’a frappé la Grande Ile depuis 2008.
Messieurs, Mesdames les Experts, il y a eu à Madagascar 5 cyclones durant la saison 2009-2010 dont le fameux Hubert qui a fait 52 morts
> La fragilité de la situation fiscale est due à la faiblesse des taxes (payées seulement par le secteur formel) et oblige la réduction des dépenses publiques.
Messieurs, Mesdames les Experts, les recettes fiscales et douanières sont actuellement les SEULES ressources pour le budget de l’Etat et se portent assez bien
Messieurs, Mesdames les Experts, l’État arrive également à investir dans l’entretien routier , la construction ou la réhabilitation de plusieurs bureaux du service foncier. Le ministère de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation a même réussi à mettre en mouvement le Fonds de développement local (FDL), malgré le retrait de tous les bailleurs de fonds.
> En ce qui concerne les activités informelles, la Banque Mondiale estime qu’elles ont augmenté de 13% en 2009, compensant en partie le déclin du PIB officiel
Oui, Messieurs et Mesdames les Experts, le développement du secteur informel a été bien alimenté par la bonne performance du secteur agricole (dont le riz) et a ainsi favorisé la baisse du prix de riz durant la période difficile. Cette baisse de prix a contribué énormément au bien-être de la population. Pour une fois que la basse couche de la population ait le dessus sur les collecteurs-riziers spéculateurs engraissés depuis des années
Au fait, Messieurs et Mesdames les Experts, de combien avez-vous été payés pour rédiger ce rapport qui va grossir les archives parmi tant d’autres ??
21 juillet 2010 à 11:06 | Mihaino (#1437)
« L’INFORMEL SAUVE pour l’ instant l’ économie malgache » et j’ajouterai « »L’ECONOMIE SOUTERRAINE a existé depuis belle lurette à MADAGASCAR comme presque partout dans le monde « Je ne fais pas trop confiance en tous ces chiffres des experts car mon éminent Professeur d’ économie a tjrs dit que » les Statistiques sont comme le bikini , il montre tout mais cache l’essentiel " ....Sans hésiter, j’ai transmis évidemment cette idée à mes étudiants et à mes enfants...D’après nos études & enquêtes il y a chiffres et chiffres et qui plus est , chaque organisme et/ou cabinet privé nous livrent des chiffres différents sur une donnée précise et définie ???!!!
21 juillet 2010 à 16:26 | Rakotoasitera Fidy (#2760)
Mais pourquoi radomelina n’ait pas pensé à embaucher rabri pour diriger le (p)adesm ?
Je suis sur qu’au bout de six mois rabri ferait disparaitre toutes les miseres à Madagasikara
22 juillet 2010 à 01:39 | rabri (#2507) répond à Rakotoasitera Fidy
comme tu veux et quand tu veux Rakotoasitera Fidy !!
Je n’ai pas la prétention de faire disparaitre la misère à Mada en 6 mois. Je ne suis pas de ces GTT qui prétendent qu’à 10000 km de Mscar, on pilote tout à l’aide d’un logiciel ou d’une connexion satellite. Je m’intéresse au développement d’une petite région à partir duquel ça fait tâche d’huile. J’ai mon plan et j’en suis capable. ET toi à partir de ta tanière parisienne, que fais-tu de beau ????
Avoue que ton mentor Ravalomanana a fait d’énormes bêtises. Il le paie maintenant. Fais-lui attendre les prochaines élections ou peut être n’aura-t-il plus jamais sa chance.
Tchao pauv’mec !!!