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Editorial

De très haut

vendredi 22 avril 2011 |  1993 visites  | Patrick A.

Dans un monde où le people a pris l’importance qu’il a, on ne peut prétendre être un milliardaire authentique que si l’on est un tant soit peu excentrique et « tendance »... Richard Branson était « seulement » au début des années 1990 le patron des disques Virgin [1], il a donc ensuite voulu étendre son empire à des stations de radio et de télévision, puis ce fut le grand écart avec une compagnie aérienne qu’il a voulue à son image, c’est à dire sophistiquée et soignée, et puis dans la foulée des incursions dans la téléphonie mobile.

Ensuite, comme tout cela n’était encore que relativement banal, Richard Branson a accédé au sommet actuel du in-ing doré : devenir touriste spatial, en payant quelques millions de dollars pour avoir le privilège de regarder de très haut cette petite planète que nous habitons ; et par le même geste, contribuer à renflouer financièrement le programme spatial d’un pays, la Russie, qui a eu le mauvais goût de découvrir trop tardivement ce sacrément bon capitalisme dont Richard Branson est le produit.

Tout ceci est beau, bon et hype, mais cependant... une flotte d’avions et un vol spatial, cela libère dans l’atmosphère beaucoup plus de carbone que ce que n’en émettent pendant toute leur existence la moyenne de nos contemporains, et en particulier ceux qui se situent dans la partie sud de la planète. Voilà une tache qui pourrait devenir insoutenable sur l’immaculée auréole [2] de notre élégant toujours jeune homme, il fallait y remédier.

Qu’à cela n’y tienne, notre brillant entrepreneur entendait prouver que le fait d’avoir vu, à l’occasion de ses pérégrinations spatiales, notre planète de très haut l’avait doté d’un œil bien plus agile que le notre : à la fois télescopique et grand angle. En quête d’une bonne action environnementale, il a donc annoncé vouloir sauver les lémuriens de Madagascar, qui sont peut-être menacés dans son esprit par Alex le lion et Gloria l’hippopotame, animaux évadés du zoo de Central Park.

Et pour cela, Richard Branson n’a pas trouvé de meilleure idée que d’installer dans une petite île de 69 hectares qu’il possède, à environ 135 kilomètres à l’Est de Porto Rico, dans les Îles Vierges Britanniques. Vierge de tout lémurien en tout cas, sauf si l’idée de Richard Branson se réalise.

Sauf que les écologistes de tout poil et de toute plume s’inquiètent de l’impact de l’arrivée dans cette île Mosquito d’animaux nouveaux, agiles, adroits, gourmands. Richard le magnifique, du haut de son orbite spatiale, ne s’inquiète pas trop de ce que les lémuriens pourraient avoir l’idée saugrenue de s’intéresser à des nids d’oiseaux ou à des petits invertébrés dans leur nouvel habital. Qui plus est, ils pourraient potentiellement être porteurs de bacilles, virus et parasites tout aussi exotiques qu’eux dans ce milieu.

Si l’idée de Branson se réalise, les lémuriens risquent fort de se retrouver cloisonnés dans un espèce de zoo fermé, soigneusement coupé de la véritable forêt naturelle. Et l’impact sur la survie des lémuriens sera tout à fait négligeable, car l’on apprend que les 30 (je dis bien trente) que l’on se propose dans un premier temps de transplanter seront des lemur catta, pas précisément l’espèce la plus menacée, et qu’ils viendront de zoos, donc ne pourront être lâchés dans la nature...

Malgré les sarcasmes qui précèdent, Richard Branson est un personnage sympathique. S’il veut réellement sauver les lémuriens, pourquoi ne s’intéresse-t-il pas aux parcs naturels de Madagascar ? Ne pourrait-il pas contribuer à en renforcer la sécurité et à rebâtir autour une activité touristique donnant aux populations des raisons de protéger la nature ? Sur son téléphone mobile, qu’il ouvre son navigateur internet et qu’il tape par exemple dans la case ’Search’ : Madagascar National Parks.

Notes

[1oui, oui, vous vous souvenez peut-être, les disques, ces objets ronds et plats à la fois qui étaient à une époque la seule manière de conserver de la musique...

[2... désolé de l’image, je suis un peu perturbé par la semaine sainte...

28 commentaires

Vos commentaires

  • 22 avril 2011 à 09:15 | LE VEILLEUR alias L’EVEILLEUR (#1331)

    J’ai su cette info, Il y a quelques jours sur BBC.
    C’est une excellente idée ce que Patrick propose.

    A faire savoir et à suivre...

    • 22 avril 2011 à 15:12 | Bena (#494) répond à LE VEILLEUR alias L'EVEILLEUR

      et pensons à nos affaires directes. voici ce qu’à écrit dans leur journal les intellos lôla r. et james r. (ex président de l’ordre des journalistes) à propos de ray aman-dreny malagasy :

      "Coup franc
      A cause de la crise, les lémuriens vont bientôt disparaître. Et ensuite les Malgaches… Les leaders africains de la Sadc ainsi que des imbéciles comme MM. Zafy, Ravalomanana et Ratsiraka s’en félicitent. Où va ce pays ?"

    • 22 avril 2011 à 20:22 | niry (#210) répond à Bena

      Que Branson vienne d’abord sauver le lémurien Rajouell comme son accolyte Tapie.. + le temps passe et + l’argent manque, + l’argent manque et + les gens mangeront des lémuriens. C’est aussi simple que ça. Qu’il vienne donc proposer à Rajouell d’émigrer avec Lemur kata Ratsirahonana oncle et neveu Notam ainsi que Microcébus Ramaroson dans les iles caïmans avec des millions de dollars à la clé. Il n’ya que l’argent qui les appâtent. Et qu’on n’en parle plus de ces putschistes de pacotille.

  • 22 avril 2011 à 10:29 | Stomato (#3476)

    Voila l’exemple type d’une fausse bonne idée venant d’un cerveau typiquement occidental, pour ne pas dire « nordiste » par opposition à « sudiste ». Le type même d’action unidirectionnelle qui sert avant tout à faire parler de celui qui émet une idée.

    C’est aussi l’exemple typiquement « sudiste », pour ne pas dire Malagasy qui commence par se plaindre avant même d’avoir tenté de faire comprendre au « nordiste » pourquoi son idée n’est pas adaptée aux conditions du pays.

    Je sais qu’il est difficile (voire impossible) à un Malagasy d’expliquer, avec sa manière qui lui est propre, à un « nordiste » pourquoi son plan n’est pas tout à fait approprié et qu’il faudrait en discuter pour le modifier.

    Comment s’étonner alors que tant de bonnes volontés soient diluées dans la déception ?

    • 22 avril 2011 à 12:42 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Stomato

      stomato,

      Dîtes franchement que les Malgaches sont des « Bâtards »,inaptes à des bonnes idées.

      Quelle solution/remède proposez-vous ?????

    • 22 avril 2011 à 13:40 | Rabisikileta (#3894) répond à Stomato

      Ni nordiste, ni sudiste, mais complètement à l’ouest.

    • 22 avril 2011 à 14:36 | da fily (#2745) répond à Stomato

      ok, à part le subliminal diagnostic que vous faîtes Stomato, je vous trouve amer sur ce point d’aujourd’hui. Et l’amertume n’est pas bonne muse, voir pour les moins aguerris, il se peut qu’elle soit contagieuse.

      Seriez-vous dans la capacité de connaître la totalité des malagasys et de leur entière façon de penser et d’agir pour formuler votre « exemple typique » ?

      Vous savez donc qu’il nous est « impossible » de vous expliquer quelque chose d’un peu complexe, car « votre » perception , à priori, se pourrait-elle être différente. Le message aurait des chances de ne pas atteindre son but. Ayayayayyyy ! il faudra du chemin pour que ce « nord » puisse comprendre ce « sud ».

      Ne serait-ce que votre expérience (éloquente ?) de la coopération nord-sud avec les malagasys, il vous reste un petit intérêt pour notre pays et son peuple. A l’instar de Virgin-boy, montez un peu plus haut car avec l’altitude, il ya un effet paradoxal, on voit mieux les choses. En bon français dans le texte, on dit : « prendre de l’altitude ».

      Mahazoto miaraka aminay lalandava !

  • 22 avril 2011 à 10:35 | da fily (#2745)

    Au delà de l’aspect assez préoccupant du point de vue écologique : adaptation de l’éspèce, impact sur la faune et flore des Mosquitos, colonisation non maîtrisée...etc, il y a un aspect d’ingérence qui nous mets mal à l’aise. Et ce n’est faute de bonne intention originelle de Branson, mais le malagasy que je suis se retrouve en porte-à-faux avec ce genre de déclarations.

    C’est dans ces aspects environnementaux catastrophiques qu’on détecte l’écart abyssal de prise de conscience entre les différentes civilisations. De part la planète, les occidentaux ont répertorié les sites, la faune, les peuples en voie de danger imminent, celà induit des prises de consciences qui débouchent souvent sur des programmes de conservation ou de protection. Transmettre et expliquer celà aux autochtones concernés, n’est aisé ni forcément assimilable. Le discours provient d’esprits affûtés et nourris par les conséquences des propres turpitudes de ceux-là même qui veulent vous conscientiser : l’autochtone moyen et laborieux peut trouver dans cette démarche une schyzophrénie de la part du donneur de leçon, où dans certains cas, carrément une insolente ingérence dans des situations qui ne le regardent en rien. Ce n’est pas si simple.

    Mais il faut en retenir quelque chose, il faut retenir la pricipale moelle de ce type de problématique : il est temps que nous nous conscientisons sur ces aspects préoccupants de notre flore et notre faune. Ce n’est plus, aujourd’hui, à l’étranger de prendre le rôle de l’éveilleur de conscience (clin d’oeil au post de l’éveilleur !), il faut que nous travaillons de l’intérieur dorénavant et que nous mettons en place tout un arsenal juridique pour réglementer sévèrement toutes dispositions transformant l’environnement de la faune et de la flore existante. Les étrangers pourront être les appuis et conseillers pour concrétiser les projets, car l’environnement est une affaire globale, mais l’exécutif doit être dévolu aux populations locales.

    Ce dossier concerne autant l’exploitation frauduleuse de ressources naturelles (bois et flores), la contrebande d’espèces animales, la consommation d’éspèces animales, que les dommages collatéraux induits par l’exploitation sauvage ou peu réglementée des ressources naturelles locales. Les exemples probants de catastrophes environnementales vues ailleurs pourraient, devraient, être de bonnes bases pédagogiques pour que les populations adoptent en âme est conscience une nouvelle conduite vis-à vis de leur environnement. Je sais que bien des personnes sont déja concernées, sont impliquées, et participent activement à cette démarche, je leur tire mon chapeau bien bas, mais il faut étendre cette conscience à TOUTE la population de l’île, et se dire qu’il est à chaque fois dommage que ce soit un vahiny qui nous dise que nous courrons à notre perte certaine en continuant de la sorte !

    • 22 avril 2011 à 12:05 | LE VEILLEUR alias L’EVEILLEUR (#1331) répond à da fily

      Parmi les solutions :

      - D’accord avec vous da fily, renforcer la sécurité juridique est essentiel mais sans oublier la sécurisation physique de l’environnement.
      - Si des villageois solidaires, bien informés, bien organisés avec des capacités renforcées sont conscients d’avoir 10 fois plus d’avantages à préserver la nature, alors la protection physique se fera rapidement et à moindre frais. Les villageois et les touristes aimant la nature en seront ravis.

      Pour ma part, je crois aussi à l’efficacité de l’éducation des enfants à l’école pour la protection de la nature car les enfants sont capable de transmettre pédagogiquement aux parents de nouvelles pratiques. C’est à l’école par exemple que les enfants apprennent que les 4x4 sont très polluants. Cela m’a interpellé de l’apprendre autrement et m’encourage à ne pas utiliser ou à acheter un 4x4.

    • 22 avril 2011 à 17:22 | maminah (#2788) répond à LE VEILLEUR alias L'EVEILLEUR

      Pour compléter les suggestions de Veilleur alias L’Eveilleur, je voudrais rappeler que des Ong’s, tant nationales qu’internationales, travaillent depuis des décennies à éduquer les collectivités à la nécessité de préserver nos forêts mises à mal par le tavy, l’exploitation anarchique des ressources forestières sous forme de bois de menuiserie et de chauffe, notamment.

      En particulier, ces Ong’s essaient de promouvoir la contribution (approche participative) des communautés de base, riveraines des domaines forestiers et des aires protégées (Réserves naturelles et parcs nationaux) dans une gestion et une valorisation des ressources forestières par le biais d’un plan d’aménagement et d’une exploitation rationnelle. Une Ong comme l’Angap, consciente que tous ces idéaux resteront un voeu pieux tant qu’ils ne seront pas soutenus par un développement économique et social durable, s’emploie à promouvoir parallèlement l’écotourisme.

      Un des maîtres-mots de cette gestion durable est bien entendu, outre le contrôle, le reboisement. Il y va non seulement de la préservation de nos ressources biologiques endémiques, qu’elles relèvent de la faune ou de la flore. Mais plus basiquement encore, de la protection des sols et d’une meilleure efficience de l’eau, particulièrement dans les bassins versants, sans quoi la désertification et/ou les crues ne pourront que s’accentuer avec le temps. C’est un devoir envers la postérité.

      Mais quand ce sont les hauts responsables eux-mêmes qui ne résistent pas à l’appel de la braderie nationale, tous ces efforts semblent bien lents et dérisoires...

  • 22 avril 2011 à 11:40 | jack-no (#1477)

    bonjour,

    bizarre, qu’il aurait le droit de procéder à l’exécution de son projet. il y a des lois internationales sur la protections des espèces.

    si il obtient gain de cause pour les lémuriens, pourquoi ne pas procéder pour les espèces de tortues et toutes les flores et faunes de Madagascar et d’ailleurs.

    il est vrai que le pouvoir rajoelinaïste donnera toutes les autorisations pour l’exportation frauduleuse moyennant finance. un aéronef Virgin fera la liaison directe en toute discrétion entre les 2 iles.

    jacques

    • 22 avril 2011 à 12:48 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à jack-no

      jack-no/jacques,

      c’est vraiment une mentalité d’un baroudeur en fin de vie :

      « Donner toutes les autorisations pour l’exportation frauduleuse moyennant finance »

      A+

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 22 avril 2011 à 13:10 | jack-no (#1477) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      bonjour,

      basile, certes, je suis à la retraite, mais désolé de te décevoir, je ne suis pas en fin de vie.

      à propos de tes propos d’hier, je te prierai de rester poli et correct. cela fait 18 ans que je suis avec ma femme. le terme que tu as employé est à appliquer pour toi, notamment avec ton ex, Henriette. une femme pieuse qui a eu le mérite de te supporter. j’en ai appris de drôles à ton sujet.

      avec ce pouvoir aux abois, toutes les finances sont bonnes à prendre.

      jacques

    • 22 avril 2011 à 18:44 | maminah (#2788) répond à jack-no

      Une instance internationale existe, la CITES ou Convention internationale pour le commerce des espèces en voie d’extinction, qui décrète un quota voire une suspension. C’est à chaque pays de veiller jalousement à ses ressources, car si les douanes étrangères sont tâtillonnes en matière de contrôle, il existe hélas des filières qui leur échappe. Comme en matière de stupéfiants, et pourtant on ne peut pas soupçonner les douaniers de complaisance. La Chine, par exemple, est très jalouse de ses pandas, et ne les concède quasiment à aucun zoo étranger, à aucun prix. A méditer.

    • 22 avril 2011 à 19:11 | maminah (#2788) répond à jack-no

      Sur d’autres sites, on invite les lecteurs eux-mêmes à signaler des dérives. Chaque post est en effet suivi systématiquement de la note : « Signaler un contenu abusif ». C’est dire que les « gros mots » ne sont pas les seuls manquements au respect. Il y a d’une part la provoc, pour la dérision, et le désir de nuire, qui est plus obscur.

  • 22 avril 2011 à 11:59 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Patrick

    Merci pour cet article

    Mais moi je me préoccupe davantage des 100 000 familles malagasy qui sont dans la mouise apres la fermeture des zones franches

    Actuellement radomelina est en train de les vendre aux mauriciens

    Est ce cela la solution malgacho-malagasy ???

  • 22 avril 2011 à 12:10 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Juste une toute petite remarque à ceux et celles qui aiment mettre tout sur le dos de Ravalomanana

    Accéder à un poste présidentiel signifie que l’on accepte les passifs et les actifs de son prédecesseur

    Et si au bout de deux ans et demi on aboutit à un bilan aussi nul , alors on prend ses responsabilités et on dégage

  • 22 avril 2011 à 13:19 | alika mirenireny (#3197)

  • 22 avril 2011 à 13:32 | maminah (#2788)

    Y-a-t-il un zoo dans Central park ?

    Il est vrai que ce parc est immense et intraversable en un seul après-midi. Le périple que nous a proposé l’étudiant-guide à bord de son attelage s’est limité à la moitié sud du parc, avec des places mythiques qui ont servi de décors à des films célèbres, où se tiennent des spectacles de musique en été, mais surtout le « Strawberry Field », un parc de verdure en forme de larme de 1Ha, que Yoko Ono a aménagé dans Central park en mémoire de John Lennon, assassiné il y a 30 ans non loin de là. La photo à ne pas rater était évidemment celle au pied des Dakota Apartments, là même où John Lennon est tombé sous les balles d’un admirateur fou. Mais également les hôtels mythiques célébrés au début du siècle dernier déjà par Scott Fitzgerald, et où résident ou ont résidé les people d’hier et d’aujourd’hui quand ils descendent à NY : Marilyn Monroe, Ava Gardner, Franck Sinatra, Elizabeth Taylor, Clint Eastwood, Lisa Minneli, Brad Pitt et Angelina, Julia Roberts... A droite, l’Upper East side déploie ses belles demeures et l’opulence de la haute société new-yorkaise. A droite, l’Upper West side, tout aussi élégant, est plus dynamique avec ses lieux culturels, dont le Lincoln center, ses boutiques et restaurants... Mais des deux côtés, les plus grands musées qu’il faut avoir visités une fois dans sa vie...

    Par contre, je connais la WCS, le zoo du Bronx qui fait plus de 100 ha, et qu’on traverse, pour mieux observer certaines espèces, en monorail ou en téléphérique. On en sort émerveillés ! Ils y ont reconstitué les écosystèmes de toutes les espèces qu’il abrite : la jungle d’Asie, les forêts du Congo, les steppes d’Europe Orientale, etc. Mais plus que les bisons, les tigres, les éléphants ou les ours polaires, c’est « The house of Madagascar » qui passionne les foules, avec bien sûr ses lémuriens. Dès le portail du zoo, tout le monde n’a que le mot « Mcar » à la bouche, les enfants surtout ! Au seuil , le mot « Tongasoa » accueille le visiteur, et à la sortie, il y a les photos de tous les biologistes malgaches qui travaillent à Mcar avec la WCS pour la conservation de notre biodiversité. Une machine avec des photos de lémuriens se trouve à la sortie pour les donations. En y mettant un billet, vous êtes surpris par les clameurs des lémuriens des parcs malgaches, comme pour vous témoigner leur gratitude... Encore qu’il faille ne pas détruire nos forêts. Mais là est un autre problème. La balle est dans le camp des braconniers de bois de rose et autres essences rares...

    • 22 avril 2011 à 13:50 | maminah (#2788) répond à maminah

      Ce qui est sidérant, c’est que ça doive toujours être aux autres d’essayer de sauver nos richesses biologiques, que nous n’avons aucun scrupule à saccager.

      L’initiative du beau Richard Branson d’acclimater nos lémuriens sur son île, qui est vraiment splendide, est romantique. Comme son rêve d’un tourisme spatial, qui a fait rêver tant de passionnés de l’espace qui n’ont pas le premier million pour la réservation. Et quand il se rend compte qu’il fait fausse route, il n’hésite jamais à le reconnaître et à revenir en arrière.

  • 22 avril 2011 à 15:01 | alika mirenireny (#3197)

  • 22 avril 2011 à 15:35 | alika mirenireny (#3197)

    Alison Jolly - Lémuriens, seigneurs, savants fous et rois aux sagaies - Harmattan 2010
    http://tinyurl.com/3s5uuwa

  • 22 avril 2011 à 16:22 | basyvava (#4699)

    Question : pourquoi les gens s’intéressent plus aux lémuriens qu’aux malgaches (dont 80% seraient voie de disparition si la crise continue) ?

    Chacun devrait répondre à cette question, de manière sereine, en mettant de côté ses susceptibilités.

    Pourquoi ce type préfére aller sur une autre île (et espérer sauver quelques lémuriens) alors qu’on peut bien lui proposer de venir à Madagascar et participer au programme de conservation ?

    Il y a quelques années, un copain venu en vacances à Madagascar a dit, en plaisantant : Madagascar serait un véritable paradis, sans les malgaches.

    Effectivement on passe notre temps à se chamailler et détruire notre environnement.

    A méditer, même si ce n’est qu’une plaisanterie.

    Ando Rabekoto.

    • 22 avril 2011 à 17:28 | maminah (#2788) répond à basyvava

      En effet, qu’est-ce que les lémuriens ont plus que nous, hein ?

    • 22 avril 2011 à 17:30 | da fily (#2745) répond à basyvava

      Ando,

      on ne va certainement pas reprocher à quelqu’un de ne pas s’occuper de nous, car nous sommes bien grands pour le faire, de plus nous n’avons besoin de personne pour mettre en chantier notre propre extermination.

      Les lémurs n’ont rien demandé, les tarondros et les vorompotsy non plus. Il faut que nous sachions que nous empruntons juste ce que nous lèguerons à nos descendants. La roue ne tournera pas de la même manière pour eux, soyons lucide.

      Un Mada perdu dans les tourments viscéraux n’est pas plus à plaindre qu’un Japon noyé dans une cata nucléo-sismique ou un Haiti gangréné par une violence constante de son histoire et de sa nature (voyez ce que peut faire une nature qu’on baffoue !). Il paraît que l’Italie du sud croupit sous les immondices, qu’elle supporte en même temps un véritable exode que ses voisins tentent de lui laisser seule contenir.

      Branson doit bien apprécier ce pays, il est encore plus attrayant que le sien, serait-il ému ?

    • 22 avril 2011 à 17:42 | maminah (#2788) répond à da fily

      En même temps, « nous n’avons besoin de personne pour mettre en chantier notre propre extermination. » Une autre de vos formules anthologiques, Da Fily : criante de vérité !

  • 22 avril 2011 à 19:51 | Stomato (#3476)

    22 avril 12:42, par Basile RAMAHEFARISOA (#417) stomato,

    >>Dîtes franchement que les Malgaches sont des « Bâtards »,inaptes à des bonnes idées.

    Relisez mon post et tentez de le comprendre.

    >>Quelle solution/remède proposez-vous ?????

    Quand vous aurez relu et compris ma prose, car aussi étrange que cela puisse vous paraitre j’ai une plus grande estime pour les Malagasy que vous.

    22 avril 14:36, par da fily (#2745)

    >>Vous savez donc qu’il nous est « impossible » de vous expliquer quelque chose d’un peu complexe, car « votre » perception , à priori, se pourrait-elle être différente. Le message aurait des chances de ne pas atteindre son but. Ayayayayyyy ! il faudra du chemin pour que ce « nord » puisse comprendre ce « sud ».

    Je ne prétend pas « savoir » mais j’ai remarqué une difficulté certaine pour un/des Malagasy d’expliquer à des étrangers leurs concepts ou leurs points de vue.
    Tout comme il est difficile voire impossible pour un vazaha d’expliquer certains de ses concepts à un/des Malagasy.
    Cette difficulté est cruciale dans une relation solliciteur-sollicité car elle débouche sur un accord gagnant-perdant.
    Les échelles de valeurs sont parfois tellement différentes que par paresse l’on fait semblent ou l’on fait comme si l’on avait les mêmes valeurs.
    Les différences existent toujours, on ne peut pas les gommer. Mais il est possible d’accepter leur existence et d’en tenir compte.
    L’ennui est que ce processus d’acceptation et de prise en compte est un travail de tous les jours, jamais rien n’est définitivement acquis.
    Il faut effectivement parcourir un long chemin pour que Nord et Sud puissent se comprendre.
    La paresse, seconde valeur humaine universelle après la onnerie, fait que l’on préfère « croire » que l’Autre est du même avis, et l’incompréhension commence. Suivie rapidement par sa petite soeur la déception et plus si non affinité.

    22 avril 13:50, par maminah (#2788)
    >>Ce qui est sidérant, c’est que ça doive toujours être aux autres d’essayer de sauver nos richesses biologiques, que nous n’avons aucun scrupule à saccager.

    Et mon expérience a montré que ce qu’avance Maminah se vérifie chaque fois que des étrangers veulent faire quelque chose pour Madagascar et les Malagasy.

    • 26 avril 2011 à 14:24 | da fily (#2745) répond à Stomato

      stomato,

      je viens de tomber sur votre post, les W-E sont utiles, ils permettent de décrocher.

      Je suis aise de lire votre message on ne peut plus explicite, ni plus clair, vous voyez que c’est possible, mais vous aviez dit vous même que la paresse est notre plus vieux défaut. Je viens de lire une bien belle prose, maminah aussi appréciera sans doute.

      Je comprends parafaitement nos échanges, et je fut quelque peu cavalier en vous « chargeant » de la sorte, mais je tache de rester toujours correct. Je ne suis pas étonné de lire une réponse intéressée et interessante de votre part, et vous en remercie. Les écarts de compréhension ne sont pas seulement avec les malagasys lambdas, il y en a ici qui donnent le bourdon rien qu’en commençant à lire leur impulsivité, la suite est souvent du même tonneau.

      Stomato, bien heureux de trouver un « gentleman » sur ce forum, continuez SVP à vous intéresser à nous !

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