- Mgr Rémi Joseph Rabenirina.
Mgr Rémi Joseph Rabenirina est parti en retraite après 24 ans à la tête de l’église anglicane de Madagascar. Il a assumé plusieurs fois la présidence tournante du FFKM (Conseil œcuménique des Eglises Chrétiennes de Madagascar). Pour ce dirigeant religieux, le partenariat Etat - Eglise a apporté ses fruits malgré tout. Interview.
• Madagascar Tribune : Mgr Rémi Joseph Rabenirina, vous avez siégé au sein du FFKM durant 24 ans. Pensez-vous que cette entité représentée par ce qu’on appelle des « raiamandreny am-panahy » a effectué sa mission ?
Mgr Rémi Joseph Rabenirina : « Il m’est difficile de dire que nous, quatre chefs d’église au sein du FFKM, nous avions accompli notre mission en tant que « raiamandreny am-panahy ». Je suis cependant convaincu qu’on a beaucoup fait dans le cadre de notre mission. Nous avons fait preuve de détermination. Nous avons dit ce qu’il fallait. Les dirigeants n’ont pas été tenus de s’y conformer. Il faut par ailleurs reconnaître que beaucoup reste encore à faire ».
• Vous n’étiez pas arrivé à convaincre les dirigeants politiques sur la nécessité de la révision du code électoral, où se trouve le problème ?
« Le FFKM a proposé la révision de ce code électoral. Peut-être qu’il n’est pas encore temps pour le pouvoir d’y procéder ? Nous, nous avons accompli notre mission, de dire qu’on devrait changer ce code, qui était toujours source des conflits politiques à Madagascar ».
• On dirait que la FLM et l’église anglicane sont deux églises mal aimées du régime par rapport à la FJKM et à l’ECAR. L’avez-vous constaté vous aussi ?
« Franchement, je n’ai pas mesuré l’intensité du partenariat de l’église anglicane avec l’Etat. Ce qu’on doit savoir, c’est que l’église anglicane que j’ai dirigée pendant 24 ans compte moins de fidèles par rapport aux autres églises du FFKM. On ne peut pas donc s’étonner si les projets que l’église réalise en partenariat avec l’Etat soient moins nombreux par rapport à ceux recensés au sein des autres églises comme l’église catholique ou la FJKM. Quoi qu’il en soit, j’ai constaté que partenariat entre l’Etat et les églises membres du FFKM a apporté ses fruits. Je ne suis pas là pour confirmer ou infirmer que l’église anglicane est mal aimée par le régime ».
• On a parlé quelques fois de l’ingérence du FFKM dans la gestion des affaires de l’Etat. Votre réaction ?
« Ce n’est pas vrai. Le FFKM n’a jamais fait de l’ingérence dans la gestion des affaires de l’Etat. C’est aux dirigeants politiques de gérer les affaires de l’Etat. Par contre, on a constaté que des dirigeants religieux s’étaient portés candidats aux différentes élections qui se sont succédées, mais ils s’y étaient engagés en leur nom personnel. Ils n’ont pas engagé l’église ».
• Quand est-ce que votre successeur à la tête de l’église anglicane de Madagascar sera connu ?
« Le vide ne va pas durer. D’abord, les membres du collège électoral du diocèse d’Antananarivo vont se réunir pour élire le nouvel évêque de la diocèse, un titre que j’ai porté durant plusieurs années. Ce n’est qu’après qu’un comité inter-diocésain se réunira pour élire le nouveau président de l’église anglicane à Madagascar ».
Propos recueillis par RAJAOFERA Eugène
