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Analyse : Madagascar, terre de bandits impitoyables

jeudi 26 juillet 2012

AMBOTRAGANO, 21 juillet 2012 (IRIN) - Il aura fallu deux ans à Zakamihaingo Razafindranoivo, 37 ans, pour réunir 900 dollars afin de remplacer ses deux zébus volés (une vache à bosse caractéristique de Madagascar, un bien précieux) en vendant des légumes et des épices qu’il avait fait pousser sur sa parcelle de terre à Ambotragano, un village à environ 20 km au nord de la capitale, Antananarivo.

« À 9 heures du matin, j’ai jeté un coup d’œil [aux zébus] et ils étaient toujours là et, deux heures plus tard, ils avaient disparu », a-t-il dit à IRIN. « J’ai besoin d’eux pour travailler dans les champs, pour tirer la charrette et pour produire de l’engrais. Ces animaux sont importants ».

M. Razafindranoivo et des volontaires de la communauté ont suivi la trace des voleurs de bétail trois jours durant avant d’abandonner la traque. Ils affirment que le vol de bétail et de nourriture a augmenté depuis 2009 – après que Andry Rajoelina a pris le pouvoir avec l’aide de l’armée et a obligé le président Marc Ravalomanana, élu à deux reprises, à s’exiler en Afrique du Sud.

Environ un tiers de Madagascar est recouvert par des « zones rouges », expression locale désignant près de 200 000 kilomètres carrés de territoire sur lequel le gouvernement n’exerce que peu de contrôle, voire aucun, et où le banditisme prospère, selon les analystes.

Oliver Jütersonke a co-écrit avec Moncef Kartas un chapitre de l’annuaire 2011 du Small Arms Survey (SAS - Enquête sur les armes légères) sur la montée de l’insécurité dans l’île, intitulé Logique de l’exploitation, Insécurité et banditisme à Madagascar. Il a déclaré à IRIN : « Les zones rouges sont caractérisées par une population éparse et un terrain qui rend les patrouilles ou toute sorte d’intervention assez difficiles. Les interventions de sécurité exigent un équipement et des moyens de communication de bonne qualité, des hélicoptères et des 4x4 – qui sont tous en nombre très limité.

« De plus, une surveillance efficace dans les zones rouges et dans beaucoup d’autres zones rurales demanderait des forces de sécurité disciplinées et bien entraînées ; lesquelles le sont à peine à Madagascar », a-t-il dit.

Les ‘dahalo’

En juin 2012, près du village de Ilambohazo, dans la région du sud-est, Anosy, des affrontements entre les ‘dahalo’ (terme malgache signifiant « bandits ») et les forces de sécurité de Madagascar envoyées dans la zone à la suite du vol d’environ 900 zébus, se sont terminés en accrochages meutriers.

Selon une mise à jour des Nations Unies du 21 juin 2012 : « Initialement, il a été fait état de six membres des forces de sécurité [cinq militaires et un gendarme] tués au cours de l’attaque, mais 11 autres corps ont récemment été découverts. Sept autres membres des forces de sécurité ont été blessés et quatre personnes sont encore portées disparues ».

Après les affrontements, les ‘dahalo’ ont menacé d’attaquer d’autres villages d’Anosy - Bevoay, Emagnobo, Enaniliha, Enakara-Haut, Ampasimena et Ranomafana - ce qui a poussé environ 1 800 personnes à chercher refuge dans la capitale régionale, Tolagnaro (également appelée Fort-Dauphin).

Selon le rapport, le gouvernement a réagi en déclarant qu’il préparait une « offensive majeure contre les ‘dahalo’ » et un hélicoptère a été dépêché à Tolagnaro.

D’après Africa Confidential, le groupe de ‘dahalo’ en cause – estimé à 400 hommes selon des sources de presse locale – était commandé par Arthur Rabefihavanana, un ancien membre de la garde présidentielle de Didier Ratsiraka, connu sous le nom de Remenablia. La revue spécialisée a cité un militaire de haut-rang. Ce dernier a affirmé que l’insécurité règnant dans le grand sud – région de l’île semi-aride et souvent en proie à la sécheresse – s’apparentait davantage à une guerre de guerilla.

Les activités des ‘dahalo’ ne se limitent pas à une zone en particulier. Néanmoins, la presse locale a fait état de 160 attaques de ‘dahalo’ de mai à juillet 2010 dans la région du nord-ouest, Mahajanga, avec plus de 3 000 bovins volés. Mais il est probable qu’il y ait eu plus d’incidents non signalés.

Le ‘dahalo’ est une composante de la société malgache depuis l’époque pré-coloniale, mais sa définition a changé. Il ne s’agirait plus de vols de bétail ritualisés entre communautés rurales voisines qui marquaient le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Dans le Madagascar contemporain, il est synonyme de bandes criminelles organisées.

Des bandits bien armés

Selon l’enquête SAS de 2011 « Les groupes ‘dahalo’ les plus grands et les plus puissants fournissent des fusils d’assaut (essentiellement des AK-47) et des munitions à tous leurs membres. Ils escortent, en plein jour, de grands troupeaux de bétail volé, avec leurs armes à la ceinture sur plusieurs centaines de kilomètres, et traversent des régions et des provinces entières… Ils mènent désormais de véritables raids, prenant des femmes et des enfants en otage, et brûlant des habitations ».

En réponse à la montée de l’insécurité rurale, des communautés ont mis en place des ‘andrimasom-pokonolona’ (groupes d’autodéfense) et, dans certains cas, font appel à des sociétés de sécurité privées pour se protéger des bandits.

M. Jütersonke a déclaré : « Les villageois et ces sociétés [de sécurité] privées n’ont aucun intérêt à arrêter ces ‘dahalos’. Ils essayent de les tuer quand ils le peuvent, car, capturés, soit les bandits s’échappent avec l’aide de leur bande, soit ils sont relâchés par un système judiciaire corrompu ».

« Les ‘dahalos’ réagissent à leur tour en agrandissant leurs rangs et en s’armant plus lourdement. […] Dans le même esprit, les forces de sécurité ont aussi tendance à faire taire définitivement leurs captifs plutôt que de les arrêter, de peur que ces derniers [les ‘dahalo’] ne parlent de leur collusion [avec les forces de sécurité] ».

Ambotragano possède son propre groupe d’autodéfense et « s’il y a des gens que nous ne connaissons pas, le garde du village ira leur demander ce qu’ils font ici » a dit M. Razafindranoivo. Cependant, c’est une opération qui se déroule le jour, car les villageois sont trop effrayés pour patrouiller après le coucher du soleil.

Piers Pigou, directeur du projet Afrique du sud-est pour International Crisis Group (ICG) a dit à IRIN que la sécurité à Madagascar - loin d’être idéale avant 2009 - avait empiré à cause d’un secteur de sécurité aux moyens et à la légitimité en baisse, et qui « favorise en retour des activités criminelles opportunistes, et évidemment, la situation entraîne des conditions socio-économiques qui se détériorent ».

La Banque mondiale affirme que les 20 millions d’habitants du pays ont un revenu annuel par tête d’environ 400 dollars, et estime que plus de 75 pour cent de la population vit dans la pauvreté. La communauté internationale des bailleurs de fonds a gelé toute l’aide, hormis l’aide d’urgence, au lendemain du coup d’État de 2009. Malgré les négociations de la communauté internationale et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) pour le retour de la démocratie, l’avenir politique du pays demeure incertain.

Les liens entre les ‘dahalo’ et l’armée

David Zoumenou, un analyste expert de l’Institut d’études de sécurité (ISS) basé à Pretoria, a déclaré à IRIN : « Les liens entre l’armée et les ‘dahalo’ sont considérés comme l’un des plus grands risques du pays », surtout dans les « environnements qui ne sont pas sous contrôle étatique » des zones rouges. En effet, le pays riche en ressources fournit un grand éventail d’opportunités pour les associations de criminels à la fois locales et internationales : du commerce du palissandre aux pierres précieuses et semi-précieuses, en passant par la contrebande d’espèces sauvages prisées.

En juillet 2011, les autorités ont confisqué six conteneurs de rondins de palissandre d’une valeur de 600 000 dollars dans un port du nord-ouest du pays.

Les zones rouges ne sont pas un « problème nouveau ». Les bandits aux surnoms tels que Ratsibahaka (Le Lémurien Méchant) ou Zaza Mola (Bébé Fou) font désormais partie du folklore de l’île à cause de leurs exploits criminels, « mais, depuis 2002, elles [les zones rouges] ont pris de l’importance », a dit M. Zoumenou.

L’instabilité politique facilite la prolifération des armes légères sur l’île. Après le refus de M. Ratsiraka d’accepter sa défaite électorale face à M. Ravalomanana, le pays s’est retrouvé au bord de la guerre civile en 2002. À l’époque, l’intervention de la communauté internationale avait permis d’éviter le conflit.

Au cours de cette impasse politique – qui a provoqué un blocus de six mois de la capitale – l’armée s’est divisée entre les camps ennemis. Les deux candidats à la présidence ont recruté des civils et des réservistes pour former des milices dans le but de renforcer leurs brigades respectives : les ‘légitimistes’ de M. Ravalomanana contre les ‘loyalistes’ de M. Ratsiraka.

« Beaucoup de gens se sont servis dans l’arsenal de l’État et n’ont jamais rendu les armes. En fait, des rumeurs circulent disant que beaucoup de ces hommes armés sont les ‘dahalo’ d’aujourd’hui », a affimé M. Kartas.

Selon les analystes, en l’absence de toute initiative pour récupérer les armes légères, il est facile de se procurer des armes à feu via des réseaux illicites, y compris des fusils d’assaut AK-47. De plus, il semblerait que les forces de sécurité, mal payées, louent leurs armes. En même temps, la ville d’Ambatolampy, à environ 70 km au sud d’Antananarivo, est réputée pour être le principal centre de production d’armes à feu artisanales de l’île.

La réforme du secteur de la sécurité

L’anarchie rurale grandissante a pour toile de fond un manque de réforme efficace du secteur de la sécurité. Dans l’ensemble, Madagascar a hérité et a maintenu un système de sécurité tripartite : une armée composée de 12 500 hommes - bien que la structure des officiers haut gradés soit suffisante pour une armée de plus de 400 000 soldats ; une gendarmerie de 8 100 personnes censées assurer la sécurité dans les zones rurales ; et une police d’environ 20 000 hommes, soit un officier pour 1 000 habitants. Au sein de la hiérarchie sécuritaire, le chef de police du pays a un rôle subalterne.

Selon l’enquête SAS, « La gendarmerie est caractérisée par une proportion excessive d’officiers haut gradés, l’ingérence dans la politique intérieure et l’enrichissement personnel – à l’image de l’armée. […] En définitive, [la gendarmerie] est un service inefficace sur le vaste territoire insulaire ».

Les forces aériennes malgaches – composées de quelques centaines de personnes – disposent d’une flotte vieillissante de plusieurs appareils, tandis que la marine – dont l’effectif est de 500 – possède environ six bateaux patrouilleurs, ce que les analystes considèrent insuffisant pour patrouiller le long des 4 828 km de littoral de la quatrième plus grande île du monde. Madagascar abrite de nombreux ports naturels qui offrent des points d’ancrage pour les navires de haute mer – et ne permettent qu’une faible résistance à l’exportation illégale des ressources terrestres et maritimes.

L’auteur de SAS, M. Kartas, indique que, depuis le coup d’État de 2009, les conditions de vie dans les zones rurales ne se sont pas améliorées et « de plus, avec le nouveau régime, l’influence militaire en politique a augmenté considérablement. Et la sécurité s’est focalisée sur la sécurité du régime, et non sur la sécurité humaine ».

Les officiers de l’armée ont carte blanche dans les zones rurales ?

M. Rajoelina a cité les Forces d’Intervention Spéciales (FIS), unité militaire bien équipée, comme un corps capable de combattre les ‘dahalo’ mais, en pratique, ils ont seulement supprimé les éléments suspectés de planifier un contre coup d’État pour renverser le gouvernement de M. Rajolena, en 2010.

M. Kartas a dit que « l’autorité et la place [de l’unité] dans l’appareil de sécurité reste trouble ». Certains officiers des FIS sont issus des casernes du Corps d’armée du personnel et des services administratif et technique (CAPSAT) à Antananrivo, qui avait apporté un soutien considérable à M. Rajolena lorsqu’il a démis le président Ravalomanana.

M. Zoumenou de l’ISS a déclaré que M. Rajolena avait fait des « concessions » à la classe des officiers de l’armée en leur permettant, en gros, de « faire ce qu’ils voulaient » dans les zones rurales, en échange de leur soutien pour son maintien au pouvoir, et « maintenant, tout est possible ».

M. Pigou de l’ICG déclare : « Les militaires restent les faiseurs de rois – même si la nature de leurs relations avec certains hommes politiques est symbiotique. Tout accord doit, d’une manière ou d’une autre, passer par eux pour qu’ils ne puissent s’y opposer. Même s’ils sont peut-être incapables, à eux seuls, d’offrir une solution politique ou une alternative, on peut imaginer qu’aucune ‘solution’ politique n’aurait de fondement solide sans leur bénédiction ».

M. Jütersonke a dit que le vol de bétail était une activité rentable mais que la vraie question était la suivante : Les ‘dahalo’ se sont-ils tournés vers d’autres activités criminelles et « vont-ils, ne serait-ce que commencer à adopter ou à exprimer des objectifs politiques ? S’ils [les ‘dahalo’] deviennent une force disciplinée et bien équipée, l’armée nationale et les forces de sécurité feront face à un redoutable défi ».

ar/go/cb

21 commentaires

Vos commentaires

  • 26 juillet 2012 à 09:12 | hrrys (#5836)

    Tout ça c’est le signe d’ un manquement à l’ordre , de la désobéissance totale .
    Du braquage aux pillages et actuellement vol à mains armées pour des sommes modiques ( 200 000 ariary ) .
    Les fokonolona sont incapables de gérer une telle insécurité , dans d’autres régions , les fokonolona collaborent avec les dahalo .
    Dernière nouvelle : ANR se déguerpit après une âpres négociation sur la candidature de R8

    • 26 juillet 2012 à 10:38 | poiuyt (#584) répond à hrrys

      il faut citer ses sources quand il est possible, Harrys, à défaut, il faut avoir un coefficient de fiabilité élevé ; c’est sûrement le cas ici

      ainsi donc : joël quitte la table de discussion quand il était question de la candidature de Ra8 ? Quitter la table, c’est se mettre hors de la loi sadec ; s’il en est ainsi, Ra8 est très fort, merci aux USA et à l’UE pour leur apport contre la mort de la démocratie à Mada, et on ne peut que s’en féliciter. Les putschistes ne pensent plus avoir bcp de temps, intimement ils pensent que çà va péter si les USA/UE gardent les blocus

    • 26 juillet 2012 à 12:36 | hrrys (#5836) répond à poiuyt

      R8 a démissionné après 6 mois de revendication populaire . Vous disiez « mort de la démocratie à Mada » . Monsieur je croyais que votre QI est le plus élevé , vous me décevez Mr Poiuyt . Selon vous donc c’est R8 qui fait la démocratie à M/ar ? Vous me faites rires , un homme quitte le pouvoir de son plein gré actuellement ce même homme voudrait retourner au pouvoir là aussi de son plein gré . Quelle démocratie insinuez-vous de cela ?

    • 26 juillet 2012 à 13:12 | poiuyt (#584) répond à hrrys

      la démocratie , en gros, c’est laisser toutes les voix s’exprimer , et laisser se réaliser les choix du peuple effectivement. Depuis 3 ans, c’est les voix et les actions des putschistes et des satellites d’appoint qui remplissent l’espace et le temps, c’est la même voix, démultipliée pour noyer les opposants, et rendre les voix récalcitrantes inaudibles

      à preuve Free, est mort ; après d’autres

      mais si votre opinion propre est déjà portée par les putschistes, c’est sùr : la démocratie est effective ; essayez de démultiplier vos points de vue pour vous en assurer , ;-)

    • 26 juillet 2012 à 13:22 | hrrys (#5836) répond à poiuyt

      Là vous faisiez également une erreur : « laisser toutes les voix ........ » des voix insultants comme la Free fm ? Je préfère mieux l’ancienne Radio MADA ou la Fahazavana . Cette Lalatiana n’est pas du tout une vraie journaliste d’investigation ( chroniqueur politique ) on dirait une paranoïaque une hystérique qui n’a sur sa petite tête que des dénonciations tellement calomnieuses . Dans un pays démocratique chacun est libre de s’exprimer mais il y a des limites .

  • 26 juillet 2012 à 11:27 | da fily (#2745)

    Je dédis ce rapport à RHanitra, tout est dit, qui lui rappelleront certains « expertises » qu’elles avait relevé.

    Mais c’est vrai que formulé par un « pauvre » forumiste de M-T, celà fait moins officiel, si vous saviez vraiment la réalité dans ces régions ; atsimo-atsinana, atsimo-andrefana, Bongolava et même dans la région de Maintirano/Tsiroanimandidy jusqu’aux confins du Boeny, vous comprendrez que nos moyens pour lutter contre le grand banditisme local sont totalement insignifiants par rapport à ceux de malasos, dahalos et leur détermination. Les bateaux attendent déja, et rôdent dans le canal du Mozambique, durant les attaques précédentes de Remenabila et ses hommes, un bateau avait été signalé dans les parages de la baie de Sainte Lucie.

    Si vous aviez vu l’intervention d’un CST hier sur la TVM qui affirme que le retour des razzias aujourd’hui dans sa région sont l’oeuvre des lieutenants de Remenabia lui-même ! Edifiant...ce sont les dahalos qui donnent la chasse aux forces de l’ordre !

    dia mbola misy midrikina ihany fa mahavita azy ity fanjankan’ny donto ity...tena mampahonena fa ny maloto sy ratsy indray no manjaka eto an-tanintsika eto !

    • 26 juillet 2012 à 12:44 | Rivohanitra (#142) répond à da fily

      Bonjour Frangin !

      Dans un post il y a quelques jours j’avais souligné que la chasse à Remenaliba servait peut-être de prétexte à une pacification dans le SUD, les villages brûlés ...la crainte éprouvée par les villageois ...L’Etat TGV pouvait mater des révoltes qui fragilisent son pouvoir...

      Les milices que chaque clan de mafia avait armées et qui se retrouvent aujourd’hui en possession d’armes pour terroriser la population, résultent des adian-trano successifs....Comment récupérer ces armes qui traînent et qui favorisent le banditisme ? C’est une des questions essentielles qui se posent à notre société et dont la réponse permettrait d’assainir la situation à bien de niveaux.

      Cela étant, Da Fily, j’ai toujours défendu les militaires de base (mes frangins) (jamais les généraux) qu’on envoyait sur ces terrains difficiles au gré des intérêts en jeu. Ils se sont engagés pour le pays ou faute de trouver un autre emploi, ils se retrouvent aujourd’hui otages d’un système qui est totalement pourri. Mais ce que nous disons de l’armée est valable pour la justice, l’enseignement et tout le reste...

      Quand j’ai vu les très jeunes têtes des nouvelles recrues qui fuyaient le camp RFI lors de la dernière mutinerie, j’avais envie de rire mais j’éprouvais de la pitié en même temps.

      Les critiques sur l’inefficacité des soldats de base manquent totalement d’objectivité surtout lorsque ceux qui les émettent ont une appréhension des tsipolotra et des crapauds. On devrait critiquer de la même manière le système judiciaire qui permet toutes les dérives.

      Bref je ne sais dans quel sens vous me dédiez votre post, quoi qu’il en soit on ne peut pas ignorer que les institutions de la République répondent ensemble à une finalité commune.

    • 26 juillet 2012 à 13:16 | da fily (#2745) répond à Rivohanitra

      Soeur RHanitra m’entendez-vous ?

      Je ne dévie point, et ne fait pas dans la critique simplissime pour le geste, vous le savez bien. Et vous entendre prendre systématiquement la défense de vos « petits sans grade » par rapport au be galonas me gêne quelque peu. Qui peut-on épargner dans ce fatras ? Le trouffion de base doit être-t-il dédouanné car à la botte de plus fieffés que sa « pauvre condition » ? J’ose éspérer que non.

      Même si vous nous rebattez les choux avec vos tsipolitras et saobakakas, j’entends parfaitement ce à quoi vous faites allusion soeur Hanitra. Mais nul n’est épargné dans le tableau, c’est comme la corruption dans tous les biraos de ce pays : du moindre planton cherchant le billet de 1000 au sous-fifre se la jouant incontournable faf de 5000 à la clé, jusqu’au rond-de-cuir qui ne cille pas sans une enveloppe, j’en ai la nausée !

      Bien sûr que nul n’est épargné, mais quand il s’agit de sécurité nationale, permettez très chère que je pointe, soupèse, critique et envoie au diable vauvert nos « vaillants » paradeurs de mes deux reins ! si en plus on doit se faire racketter pour avoior la paix d’être dans son bon droit, vous accepteriez quand même que nous y allons avec plus que des égratignures ! Faudrait pas non plus que vous en veniez à plaindre le pauvre 2ème classe, factotum qui ronfle et siffle dès qu’il en a l’occase, non mais sans blagues, faut reprendre des carottes frangine, votre acuité vous fait défaut.

      Ne pensez pas que vous êtes ma seule à déplorer un membre de la famille dans la grande muette, j’y ai droit aussi, et ça vole haut quand on en cause ! d’ailleurs ceux qui ont à (aurait) se repprocher, on ne les entend pas, hein mon capitaine R........?

    • 26 juillet 2012 à 15:31 | Rivohanitra (#142) répond à da fily

      Da Fily,

      C’est globalement qu’il faut analyser ce système. Vous avez hélas un parti pris volontaire ou involontaire qui fausse toute votre logique.

      Juste une question, un jeune sans diplôme, sans un soutien patrimonial ni de papa ni de maman, où est-ce qu’il peut trouver une petite planque à Madagascar ?
      Je dis bien petite car personnellement je ne peux rêver d’une vie de bidasse.

      Ne réduisez pas mon analyse à une défense de quelques personnes de mon entourage qui se seraient engagés. Relevez ce qui est au moins juste et ne vous mettez pas à critiquer systématiquement. Des gradés ont plus de responsabilité dans l’armée que des vatatay, d’ailleurs ils ont été galonnés pour cela, services rendus à l’un des dictateurs. Quand un subalterne reçoit un ordre de son commandement, à part déserter, qu’est-ce qu’il peut faire d’autre. Un militaire n’est pas un civil et je n’ai pas besoin de le préciser.

      Ce débat est difficile j’en conviens car il s’agit effectivement de sécurité. Mais la sécurité d’un pays c’est d’abord une gouvernance saine, une justice juste et non corrompue et sous influence, une machine administrative qui fonctionne correctement, une population éduquée. Madagascar ne présente absolument aucun de ces éléments.

      Par contre dans un système pourri les individus qui ont de la personnalité ne suivent pas aveuglement les mauvais exemples. La conscience individuelle et la conscience collective peuvent être reliées mais l’individu bénéficie toujours d’un minimum de libre arbitre. Là je vous suis.

      Reconnaissez que ni vous ni moi n’iront affronter ces traques dans des endroits qui constituent en eux mêmes des dangers, vous avez peur des tsipolotra, moi aussi, il n’y a pas de honte à cela, d’autres sont acculés à y aller car c’est leur gagne pain, ne lançons de pierres à personne.

      Vous mélangez raquette et traques à croire que c’est pour mieux casser ma prise de position, ce n’est nullement honnête. Les raquettes tout le monde en fait dans cette maudite île, c’est même pour cela que nous avons décampé. Les traques de daholo sont difficiles lorsqu’ils ont des complices en haut lieu...

      C’est la tête qui est gangrenée, pourquoi vouloir couper les pieds ?

      Rivohanitra.

    • 26 juillet 2012 à 20:23 | Jipo (#4988) répond à Rivohanitra

      Et dire qu’ il y en a qui parlent de dénigrement ...
      « ils se retrouvent aujourd’hui otages d’un système qui est totalement pourri. Mais ce que nous disons de l’armée est valable pour la justice, l’enseignement et tout le reste »...
      Une image de son Pays que seuls les nationaux ont le droit d’ avoir !
      jipo masiaka, rivohanitra que de la douceur ,de l’ amour & du bonheur , une démonstration logique : imparable ...

  • 26 juillet 2012 à 11:53 | rémi ra (#1101)

    Voila une analyse saine qui prend en compte tous ce qu’une grande partie de l’élite Malgache veux cacher
    Ce pays ne s’en sortira pas sans regarder la vérité en face et aujourd’hui beaucoup ne le veulent pas
    Et puis une fois pour toute débarrassons nous de cette armée a la BOURBAKY qui ne sert qu’a dévorer les crédits des autres administrations (enseignement et santé)qui serait beaucoup plus efficaces pour réduire les causes des crises a répétition plutôt que leurs effets (pauvreté et insécurité)
    Cette armée ne sert que les pouvoirs en place qu’en elle ne les défaits pas
    Par contre ,contre une invasion étrangère et sans armes modernes (chars de combat ,missiles ,avions,etc..) que serait alors sont utilité ?
    Transformons ces effectifs en gardien de l’ordre et débarrassons nous de ces centaines de généraux incompétents et chers
    Imaginer des dizaines d’amiraux et de contre amiraux pour diriger 4 barcasses ou chaque compagnie commandée par un général alors qu’un lieutenant suffit
    Ne voyons nous pas que nous sommes la risée du monde entier avec de telle excès ?

    Allez bon vent quand meme

    • 26 juillet 2012 à 12:05 | che taranaka (#99) répond à rémi ra

      Mes amis,

      je souligne la possibilité d’une GUERRE CIVILE..

      en effet le fait que les lieutenants de REMENABILA osent affronter et défier les forces de l’ordre signifie que ce n’est plus un acte de dahalos mais une volonté manifeste des hors la loi qui veulent imposer leur ordre...

      c’est RAJOELINA ,le putschiste, qui notamise le président élu RAVALOMANANA ...le monde à l’envers...

    • 26 juillet 2012 à 12:48 | da fily (#2745) répond à che taranaka

      grand che,

      je ne sais depuis combien de temps vous avez quitté ce pays, mais objectivement le phénomène « dahalo » existe depuis bien longtemps.

      Dans les années 79/80, ils sont même remontés jusqu’à Betafo et ont même attaqués une nuit les bouchers du Tsenasabotsy d’Antsirabe, j’y étais et je m’en souviens. Par la suite il est vrai que le fatras généré par la « guerre » de 2002 a mis sur le marché des tas de MAS 36 et AK 47 et autre MAK, on doit admettre que les forces de l’ordre n’ont rien fait depuis pour chercher à faire réintégrer les armes dans les casernes, pire des criminels sans foi ni loi au sein des militaires ont entrepris la location de leurs armes ! impensable dans un pays normal. Quid de l’ancien RESEP Remenabila démobilisé puis devenu renégat, jouant les robin-de-brousse et tournant en bourrique les forces de l’ordre ayant oublié ce pour quoi elles existent et sont payées ?

      Maintenant, confier notre sécurité à une armée de mercenaires se vendant au plus offrant, et lui demander de combattre le crime contre une armée de brigands entraînés et résolus à ne pas se laisser prendre ! vous voyez la profondeur du dilemme ?

    • 26 juillet 2012 à 13:35 | che taranaka (#99) répond à da fily

      DA FILY,

      j’y étais encore au mois d’aout 2010...

      et je rentrerai bientôt pour y rester 1 an ...

      j’ai été élève à l’Acmil en 1978 ,1 ère année quand le fils du directeur de l’école le Colonel Rabeony est assassiné et découpé en morceau avec des tôles ondulées lors d’une mission de capture de dahalos par les DAHALOS dit-on dans la région de Tsiroanimandidy...

      j’ai 57 ans alors je pense que je suis bien au courant que ce phénomène existe depuis longtemps...!

      je ne fais pas de comentaire pour le reste..vous voyez bien que ce pays va de mal en pis...

      élève Aspirant CHE Taranaka.

    • 26 juillet 2012 à 13:38 | Rakotoasitera Fidy (#2760) répond à da fily

      Mais da fily , vous savez bien que des magiciens comme Iarivo maintenant allié avec mephisto vont mettre fin a tout ça

    • 26 juillet 2012 à 14:19 | da fily (#2745) répond à Rakotoasitera Fidy

      hi Fidy...

      ...tout en faisant appel aux vers qui cherchent pitance, non ?

      hum !

    • 26 juillet 2012 à 14:32 | da fily (#2745) répond à che taranaka

      c’est chouette la pré-retraite à Mada.

      Alors su vous étiez là-bas, rien de ces évènements vous ont échappé. Je me souviens de la perte du fils du CNL Rabeony, mes parents en parlaient.

      Peut-être un de ces jours cette année au cercle mess ou à la gare ? En tout cas, le lustre d’Antsirabe que vous aviez connu a bien perdu de sa splendeur, car c’était un ville splendide, et j’y étais encore à la fin 2011 pour constater la lente décrépitude de ce qui était un hâvre. Plus de loueurs de vélos pour les balades, la ceinture pour tout le monde...

    • 26 juillet 2012 à 14:48 | ASSISE (#1505) répond à da fily

      Que représente l’armée ?

      * Institution ?
      * Corps ?
      * Secte ?
      * Communauté ?

      Trop de miaramila, que font -ils exactement ? Ils attendent tous à être consignés (Bains de soleil : Anosy, Behoririka, Ambohijatovo, Gara, LMA) pour engranger un peu (beaucoup) plus de prime à gauche à droite ? Se jeter, chacun leur tour (corps confondus), des battons dans les roues, il ne manque plus que les éliminations physiques directes (comme ils sont des hommes armés et autorisés à s’en servir).

      Ils sont primés, pour une fois qu’ils sont appelés à se servir de leur « fonction officielle », alors que de l’autre côté, d’autres demandent à être BIEN (salaire décent, selon une référence) payé pour leur service. Il n’y a pas d’argent. Depuis la transition, l’armée a vue de toutes les couleurs, trois années de consignation dans un pays paisible comme le notre.

      Misavoritaka ny liste additive « ENAM », tsy misy miresaka intsony ny école SEMPI, ACMIL, Zandary (Moramanga, Ambositra), Polisy (Ivato). Tsy ampy tokoa ny mpitandro ny filaminana eto @ pays (Antananarivo ngamba io).

      Rehefa tsy misy atao ireo dia mamorona sinema, na miandry casting dia raikitra ny FILM, tantara mitohy tsy misy farany io raha mbola mifanimpy hoditr’akondro ao koa ireo be galona ireo.

      Raha marina koa fa « ancien » Remenabila, eo am-panaovana FILM izany izy izao, efa vita casting. Misy firy toa azy izany eto @ tanàna ? Ary misy miantoka tsena ao matoa miasa mafy ry zalahy.

    • 26 juillet 2012 à 14:52 | Rakotoasitera Fidy (#2760) répond à da fily

      Ah ah ah ah ah

      da fily vous etes vraiment impayable !!!

  • 26 juillet 2012 à 14:48 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Bref l’intervention de da fily et sa soeur et de che aussi soulignent l’impuissance et je dirai mème notre impuissance face a ces dahalos
    Faut t’il supprimer l’armée , les flics et les pandorres malagasy réputés pour etre corrompus jusqu’à la moelle et faire appel a des mercenaires étrangers
    pour éradiquer une bonne fois pour toute cette plaie ?

    • 26 juillet 2012 à 20:13 | Jipo (#4988) répond à Rakotoasitera Fidy

      Bonsoir , une armée de métier couterait moins cher à la hauteur de ce que vous pouvez payer .

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